Congo – Réinsertion des ex combattants : Les activités agricoles prospèrent à Goma Tsé-tsé en dépit des aléas conjoncturels liés à l’évacuation des produits

La consolidation de la paix et l’assise du Projet d’appui à la promotion des moyens de subsistance durable (PASD) dans le Département du Pool, offrent des réalités dont les résultats sont palpables. Les actions de réinsertion qui se réalisent sur le terrain, notamment sur le volet agricole se révèlent être véritablement génératrices de revenus. À Goma Tsé-tsé, les groupements ‘’ Ntsamina’’ et ‘’Le beau temps’’ sont pleinement investis au maraichage. Cependant l’écoulement de leur production pose souvent problème, la route carrossable s’étant fortement dégradée et le chemin de fer n’offrant pas de réelles garanties d’acheminement dans les délais, des produits périssables vers Brazzaville.

Dans le cadre du programme de Désarmement, Démobilisation et Réintégration (DDR), la mise en œuvre du Projet d’appui à la promotion des moyens de subsistance durable (PASD) a constitué un véritable tournant dans le processus de consolidation de la paix et à la promotion de la création d’emplois.

En effet, sous l’égide du Haut-commissariat à la réinsertion des ex combattants et le soutien des partenaires, ce projet a permis d’explorer une expérience inédite ayant débouché sur la formalisation et le financement de 194 groupements basés sur 2029 ménages et 120 groupements mixtes, composés essentiellement de jeunes et femmes, dans le district de Goma tsé-tsé, la commune de Kinkala, le district de Kinkala, le district de Mindouli et la commune Urbaine de Mindouli.

Le financement de ces groupements s’est fait sur la base des plans d’affaires dûment validés et dont les principales activités retenues ont porté sur le maraîchage, la culture du manioc, la pisciculture, l’élevage porcin, l’aviculture, le commerce, l’artisanat et la pêche.

Ces groupements, soutenus par le Haut-Commissariat à la réinsertion des ex combattants, à travers les projets sous tutelle, contribuent en partie au ravitaillement des marchés de Brazzaville.

À Goma Tsé-tsé, les groupements ‘’ Ntsamina’’ et ‘’Le beau temps’’ que nous avons visité, sont sortis de la phase expérimentale pour un agrandissement exponentiel des exploitations.

Confortés par la forte demande en produits, ces groupements investis dans le maraichage sont en plein essor.

Afin de produire dans la durée et de disposer de ressources financières conséquentes en permanence, les exploitants ont adapté les essences à cultiver en fonction des saisons et ce en des quantités imposantes, l’espace à disposition permettant une expansion des exploitations.

Si la forte production maraichère est favorisée par la réceptivité du marché - Brazzaville n’étant qu’à une trentaine de kilomètres - pour ces groupements, la principale difficulté réside en l’écoulement de leur production, la route Goma Tsé-tsé - Brazzaville qui s’est fortement ravinée, étant devenue impraticables, même pour les véhicules tous-terrains.

Désormais, il faut passer par Ngampoko, pour arriver à Goma Tsé-tsé, un détour qui a une forte incidence sur le porte-monnaie.

Quant au transport par la voie ferrée qui était au long des ans le principal moyens pour rallier Goma Tsé-tsé, celui-ci est quasi inexistant. Seuls les souvenirs habitent encore la mémoire.

Le CFCO n’existe plus qu’à travers ses rails usés qui traversent la contrée.

Le passage du train est tellement aléatoire qu’il vaudrait mieux ne pas l’attendre, surtout quand on a des produits périssables à acheminer. Ils seront bons pour la poubelle, avant de n’être arrivés à destination.

Dire que 32 kilomètres séparent Goma Tsé-tsé de Brazzaville. 32 kilomètres que certains parcourent à pied, longeant les rails, plutôt que d’attendre un train qui peut-être n’arrivera pas.

Aussi, les groupements et autres populations de Goma Tsé-tsé, en appellent-ils aux pouvoir publics, afin de résoudre le problème de l’accessibilité à Goma Tsétsé, une localité qui en outre, reçoit régulièrement des pèlerins qui se rendent à la paroisse où officiait naguère monseigneur Roch Auguste Nkounkou.

De bon augure pour redonner à Goma Tsé-tsé la vie qui y revient timidement, à travers la réactivation des ses viviers de production agricole.

Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville