Il n’aura dormi qu’une seule nuit en prison, le DG des impôts, Ludovic Itoua, a été mis en liberté provisoire par le parquet de la République le jeudi 4 avril 2024, contre le paiement d’une caution de 18 millions de Francs CFA.
Déféré devant le procureur de la République mercredi 3 avril pour faux et usage de faux et détournement de fonds, Ludovic Itoua avait été écroué à la maison d'arrêt centrale de Brazzaville sitôt après. L’homme n’y aura séjourné que le temps d’un battement de cils, puisqu’il a été libéré sous caution le lendemain. Le paiement de la somme de 18 millions de Francs CFA, avec un assortiment de conditions, jusqu’à son procès.
Ludovic Itoua est interdit de sortie du territoire national. Son passeport et autres pièces d'identité lui ont été confisqués.
Même si cette disposition est une procédure légale, la libération sous caution est souvent dénoncée par les associations des Droits de l’Homme qui l’assimilent à une « justice des riches », car seules les personnes fortunées peuvent réunir en un temps relativement court, les sommes exigées pour la caution. Les pauvres qui en sont dépourvus vont systématiquement en prison, faute d’argent pour payer une éventuelle caution, même si la disposition leur était proposée. Pour ces associations, très souvent, le montant de la caution fixée, représente à peine l'argent de poche de ces nantis qui s'affranchissent de la justice par le volume de leur porte-monnaie.
La libération ‘’expresse’’ de Ludovic Itoua est diversement commentée par la rue congolaise qui s’était réjouie de ce que la justice avait « ferré un gros poisson ». « Le poisson était si gros qu’il a cassé la ligne. Un fretin serait resté en prison », argue-t-on, comme moquant la décision de Justice congolaise.
Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville
