Congo – Civilités du Nouvel an : Denis Sassou N’Guesso et Madame ont reçu les vœux du corps diplomatique

Salle des ambassadeurs du Palais du Peuple à Brazzaville, le Corps diplomatique a présenté ses vœux au couple présidentiel lundi 6 janvier.

Deux allocutions ont marqué cette cérémonie, avant la présentation des vœux quand tour à tour, les diplomates sont passés saluer le couple présidentiel. Prenant la première la parole, l’ambassadeur de Centrafrique, Marie-Charlotte Fayanga, doyenne du corps diplomatique a dit son plaisir renouvelé et son infinie reconnaissance.

Aussi, a-t-elle présenté, au nom du Corps Diplomatique et des organisations internationales accréditées au Congo, ses vœux de santé de paix, de prospérité au président Denis Sassou N’Guesso, au gouvernement, à ses proches collaborateurs, au peuple congolais, ainsi qu’à sa famille.

Parlant justement de la famille présidentielle, Marie-Charlotte Fayanga a relevé l’action de Madame l’épouse du Président de la République, Antoinette Sassou N’Guesso. « Vous avez reçue le 20 mai dernier à Genève, des mains de Monsieur Tedros Adhanom Ghebre-Yesus, Directeur Général de l’organisation Mondiale de la Santé, la plus haute distinction de cette institution comme témoignage, de la reconnaissance de l’ensemble des efforts que Vous avez consentis, dans le cadre de la lutte contre la drépanocytose. Grâce, d’ailleurs, à Votre entregent, le Centre National de Drépanocytose est désormais admis comme centre collaborateur de l’OMS. Pour couronner le tout, Vous avez été brillamment élue, Présidente de l’Organisation des Premières Dames d’Afrique pour le Développement OPDA », a poursuivi la doyenne du Corps diplomatique qui a conclu que ce choix était celui de la reconnaissance « du don de soi au service des autres » pour Antoinette Sassou N’Guesso.

Marie-Charlotte Fayanga a ensuite rappelé que les calamités naturelles ont frappé le Congo, notamment les « graves inondations le long du fleuve Congo, occasionnant des pertes en vies humaines des milliers de sans-abri, ainsi que des dégâts matériels importants. » Elle en a exprimé « la compassion de tout le Corps Diplomatique, pour les familles éprouvées et en détresse. »

Poursuivant son propos la Doyenne du Corps diplomatique a peint le tableau de la vie politique, sociale et économique congolaise en 2019. Le soutien au Conseil national du dialogue pour un « vivre ensemble apaisé et consensuel, la consolidation du retour de la paix dans le département du Pool, tout comme la recherche de solutions au phénomène de délinquance juvénile qualifiée de « bébés noirs », l’approbation du dossier du Congo par le FMI, l’action sociale au bénéfice des populations vulnérable à travers le projet Lisungi, la sortie de la dépendance pétrole, l’amélioration du climat des affaires, le projet de bitumage de la route Ouesso-Bangui-Ndjamena ou encore le pont route-rail entre Brazzaville et Kinshasa, fierté de toute l’Afrique ont été évoqués.

Marie-Charlotte Fayanga a également reconnu à l’endroit du président Denis Sassou N’Guesso, que la diplomatie congolaise reste influente dans la sous-région et sur le continent, « grâce à votre dynamisme politique et à votre sagesse », a-t-elle dit. Aussi, a-t-elle fait une revue de la situation sécuritaire dans la sous-région, en Afrique et dans le monde, où, en dépit des avancées significatives, la situation reste préoccupante notamment en Afrique centrale où le Tchad et le Cameroun continuent de combattre Boko Haram, à la vitalité encore attestée. La crise dans les régions anglophones au Cameroun, les conflits en Libye et au Soudan, l’Est de la RDC avec ses troubles répétitifs. Un tableau déjà sombre, que les inondations au Cameroun, au Congo, en Centrafrique, en RDC et au Kenya sont venues assombrir davantage.

Marie-Charlotte Fayanga n’a pas passé sous silence la menace jihadiste dans la partie sahélienne de l’Afrique. Une menace qui « vise ni plus ni moins, que la dislocation de cette vaste région africaine. » Elle a plaidé pour « une refondation des rapports entre Nations. » Enfin, Marie-Charlotte Fayanga a évoqué l’environnement et le changement climatique, « des axes stratégiques auxquels » le président Denis Sassou N’Guesso se positionne avec détermination.

Faisant suite à la Doyenne du Corps Diplomatique, le Président de la République a dit être sensible au message de vœux pour l’année 2020, à l’endroit de son pays, sa famille et de tous ceux qui lui sont proches.

Après les remerciements, Denis Sassou N’Guesso a également présenté ses meilleurs vœux de santé et de succès, à la Doyenne et à l’ensemble du Corps Diplomatique mais aussi à travers eux, ses vœux les plus chaleureux de bonheur, de prospérité aux chefs d’États et de gouvernement de leurs pays respectifs et aux Hauts Responsables des organisations qu’ils représentent en République du Congo.

Répondant aux propos de Marie-Charlotte Fayanga, Denis Sassou N’Guesso a d’emblée relevé que 2019 s’achevait par de nombreuses attaques particulièrement meurtrières, perpétrées par des groupes terroristes au Sahel. « Ces drames interpellent quotidiennement l’Afrique et ses partenaires épris de paix et de liberté. Ils nous confortent dans la nécessité de mener, sans relâche, une lutte permanente et acharnée contre le terrorisme, l’intégrisme et l’extrémisme sous toutes leurs formes. Au-delà des appréciations diverses, le démantèlement de l’État libyen est à l’origine du déploiement préoccupant des groupes terroristes, auteurs de l’insécurité et de l’instabilité dans la zone sahélo-saharienne. Dès lors, comment « Faire taire les armes sur le continent en 2020 », un noble objectif que s’est assignée l’Union africaine pour cette nouvelle année, a dit le président congolais.

En sa qualité de président du comité de haut niveau de l’Union africaine sur la Libye, Denis Sassou N’Guesso s’est dit « une fois de plus dans l’impérieuse nécessité de suggérer de nouvelles initiatives, afin que le prochain sommet de l’Union africaine élève la résolution du drame libyen au rang de priorité majeure ». Dans la même optique, en tant que président de la CIGL, il a noté les avancées effectuées en matière de paix et de sécurité dans cette partie de l’Afrique. Aussi a-t-il salué les efforts déployés durant l’année 2019 par les membres de cette institution sous régionale.

De même, dans cette région, Denis Sassou N’Guesso s’est réjouit de l’alternance apaisée, à la Magistrature suprême en RDC. « Si le terrorisme devient un fléau grave en Afrique, les dérèglements climatiques constituent de leur côté, un défi sans précédent pour nos différents États », a fait remarquer le président congolais.

Aussi a-t-il traduit le fait que son pays s’est résolument placé au service de l’humanité, en matière de protection de l’environnement. « Il s’emploie, en concertation avec d’autres États de la région, à préserver, sans contrepartie l’écosystème du Bassin du Congo, ce deuxième poumon vert de notre planète après l’Amazonie », a dit en substance le président congolais.

Denis Sassou N’Guesso a enfin évoqué la vision économique du Congo, un pays qui adhère au processus d’intégration de cette Afrique ouverte et engagée, forte de ses grands ensembles économiques. La construction du pont route-rail entre les villes de Brazzaville et Kinshasa participe de cette vision.

Pour l’année 2020, le président Denis Sassou N’Guesso a souhaité que « les valeurs de fraternité et de solidarité tracent encore pour bien longtemps, les lignes de démarcation indispensables, au service de la paix.

Le crépitement des armes, prouve à suffisance, ses limites devant le recours incontournable au dialogue.

Pour cela, le talent de nos diplomaties façonné par l’expérience, le courage, l’engagement et la maîtrise des enjeux en présence, restera la véritable soupape de sécurité pour le continent et le reste de l’humanité ».

De Brazzaville : Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville