RDC : Le nouveau gouvernement dit « de fin de règne » compte 74 ministres et vice-ministres

Joseph Kabila a franchi un nouveau pas lundi. Alors qu'il est en fin de mandat, il a annoncé la formation d’un nouveau gouvernement, qui voit l’entrée de plusieurs membres de l’opposition.

Avec à sa tête le Premier ministre Samy Badinga  transfuge de l’opposition, le nouveau gouvernement congolais comprend 74 ministres et vice-ministres, notamment des vice premier-ministre et sept ministres d’État. Un gigantisme de confort politique dit-on.

La nouvelle équipe issue de l’accord né du dialogue national, boycotté par l’aile dure de l’opposition, compte trois vice-premiers ministres : Léonard She Okitundu aux Affaires Étrangères et Intégration régionale, Emmanuel Ramazani Shadari est le responsable de l'Intérieur. Le vice-Premier ministre, José Makila est nommé aux Transport et Communication.

De nombreux membres de l’opposition, sont entrés au gouvernement. C'est le cas de l'ancien vice-président Azarias Ruberwa qui prend les commandes du Ministère de la décentralisation, Jean-Lucien Busa qui entre au Ministère du Plan. Autre membre de l’opposition, le vice-Premier ministre, José Makila est nommé aux Transport et Communication.

Dans cette nouvelle équipe, l’on retrouve des caciques du gouvernement précédent : Lambert Mende, porte-parole du gouvernement, Alexis Thambwe Mwamba demeure ministre de la Justice et Modeste Bahati Lukweko, à l’Économie nationale.

La nomination de ce nouveau gouvernement survient dans un contexte politique particulièrement tendu, marqué par un blocage suite à la suspension des pourparlers entre opposition et majorité présidentielle, sous l’égide du clergé.

Depuis lundi, l'armée et la police sont déployés en nombre dans les grandes villes du pays. Des tirs sporadiques sont entendus ici et là. Les commerces restent fermés pour la plupart alors que la circulation est timide notamment à Kinshasa la capitale. Des heurts sont signalé à Lubumbashi entre la police et des manifestants.

De son coté, Étienne Tshisekedi maintien la pression. Le leader de l'UDPS et président du « Rassemblement » a appelé à la résistance « pacifique » et « populaire » et demandé le départ de Joseph Kabila du pouvoir, indiquant que sa présence à la tête de l’État était anticonstitutionnelle. 

Du coté pouvoir, on indique que le président Kabila restera à la tête du pays, car selon la constitution, le chef de l’État ne doit remettre le pouvoir qu’à un président élu, or, il n y a aucun autre président élu pour l’instant.

Benoît BIKINDOU