Congo – Consommation : Les boissons fruitées Ceres enfin interdites de vente

Dans une correspondance adressée au directeur général de la société Regal à Pointe-Noire en date du 14 octobre 2021, le directeur général de la répression des fraudes commerciales Philippe Nsondé-Mondzié lui a notifié la suppression de la vente des jus Ceres à titre conservatoire.

Le Congo aura trainé le pas avant de prendre la décision d’interdire la vente et donc la consommation des jus Ceres, pour lesquels de nombreux pays africains, disposant de laboratoires d’analyses microbiologiques des aliments, ont depuis déclassé les produits. De quoi dire « mieux vaut tard que jamais », car le principe de précaution nécessitait bien décision.

De nombreuses analyses relèvent que la consommation de jus Ceres entraînerait certains dommages sanitaires, notamment un risque de troubles digestifs.

Dans le jus de pomme de la marque Cérès principalement visé, il a été mis en évidence une mycotoxine appelée patuline, champignon saprophyte de la pomme présente sur des pommes non saines.

La présence de patuline dans les jus de fruit n'est pas décelable au goût, ni à l'odeur. La patuline est reconnue pour provoquer des désordres gastro-intestinaux: vomissements, nausées, avec ulcérations, distensions et hémorragies, voire des perturbations de la fonction rénale, à plus forte dose.

Les produits étant conditionnés dans les mêmes installations, les autres boissons de la marque pourraient bien être infectés et sont donc retirés par principe de précaution.

Les produits Ceres ont déjà été retirés au Kenya, en Ouganda, aux Seychelles, en Zambie, en RDC et  en Afrique du Sud.

Pourvu que la décision des autorités congolaises soit respectées par les commerçants et les consommateurs. Les uns tableront sur le manque à gagner des stocks à détruire et les autres, d’être privés de leur boisson favorite jugées par certains comme une boisson haut de gamme et de prestige.

Reste que les services de la répression des fraudes doivent se mettre au travail pour saisir et détruire les stocks détenus dans les différents commerces, ce pour préserver la santé des consommateurs qui ne disposent pas toujours de l’information sur la nocivité du produit.

Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville