Congo – La Quinzaine du Gouvernement : Thierry Moungalla rompt le silence sur la Redevance Audiovisuelle (RAV)

Comme à l’accoutumée, le ministre de la Communication et des Médias, Porte-Parole du Gouvernement, Thierry Lézin Moungalla a tenu la Quinzaine du Gouvernement, le 28 octobre 2025, en compagnie de sa collègue ministre de l’Environnement, du Développement durable et du Bassin du Congo, Secrétaire exécutive de la Commission Climat du Bassin du Congo. Plusieurs sujets brulants ont été abordés devant la presse, entre autres : l’épineuse question de la Redevance Audiovisuelle (RAV), la disparition de l’IRPP dès l’année prochaine, c’est-à-dire en 2026.

Le ministre de la Communication et des Médias, Porte-Parole du Gouvernement s’est appesanti sur cette contribution à l’audiovisuel public, communément appelée RAV.

« Parmi les éléments transmis par mon prédécesseur, le ministre Okiemi, il m’avait transmis la problématique de la redevance audiovisuelle, m'expliquant les difficultés qu'il y avait à cette époque, 12 ans après la mise en place de la redevance, l'impossibilité à ce moment-là depuis 12 ans, d'obtenir le versement de la redevance audiovisuelle conformément au décret de 2003 qui lui-même reprenait les dispositions de la loi de finances de 2001 », a indiqué Thierry Moungalla.

« J'ai donc, à mon tour porté ce fardeau, j'ai fait les démarches et les recherches nécessaires et nous nous sommes à notre niveau également hélas retrouvés dans la même impasse. Donc, depuis le gouvernement du Premier ministre Clément Mouamba, paix à son âme, nous avions des interrogations sur comment sortir la redevance audiovisuelle des griffes dans lesquelles elle semblait avoir été emprisonnée. Je dis bien, et c'est des mots que je choisis à dessein, des griffes dans lesquelles elle a été manifestement emprisonnée. De guerre lasse. L'État a décidé de créer un fonds qui aurait dû pallier ou contourner la difficulté. Ce fonds dont vous parlez, nous étions extrêmement satisfaits de sa création par la dernière loi de finances, l'actuelle loi de finances, et pensez de constater au bout de l'exécution de celle-ci, parce qu'on arrive au terme de son exécution. Nous n’avons rien reçu. Alors, c'est un peu comme le monstre que l'on recherche quand tout le monde en parle et puis on ne le voit jamais », a-t-il ironisé.

« À un moment de l'année, nous avons appris avec satisfaction qu'une grande banque de la place disposait d'un compte qui avait été alimenté, qui était alimenté par la fameuse redevance audiovisuelle. Le temps d'y aller, de constater qu'effectivement c'était bien passé par là, pouf,

Ça n'était plus là. On nous dit oui, oui, effectivement, il y a la redevance, elle est ici, elle est arrivée. Le temps de faire la démarche administrative, puisque vous imaginez bien que ça ne se fait pas comme on le fait dans la vie courante, où on se présente à un guichet en disant donnez-nous la redevance. Il y a une démarche administrative qui est prescrite par les textes financiers de notre pays. Le temps de faire cette démarche administrative, bouf ! On nous dit, écoutez, on ne sait plus où elle est. Personnellement, je suis à ce stade pour la suppression de la redevance audiovisuelle, puisqu'elle est collectée pour rien. Et elle ne va pas à son destinataire ou ses bénéficiaires que sont les médias publics. Autant mieux la supprimer. Puisque là, elle remplit certainement quelques poches inappropriées, mais qui ne sont pas celles des médias publics, Radio Congo, Télé Congo, TDC et tous ceux qui sont concernés », a déploré le ministre des Communications et des Médias, Thierry Moungalla.

Cependant, le ministre des Finances n’a pas décidé de réformer le système d'imposition des différents revenus. Il l'a fait parce que tout simplement, le Congo a adhéré à une directive communautaire qui a été adoptée au niveau de la CEMAC le 9 janvier 2025. Et cette directive, en son article 86, oblige les États membres à l'intégrer dans leur corpus juridique et fiscal avant le 31 décembre de cette année. Donc c'est une obligation communautaire.

Le Congo est un membre de la CEMAC, assure actuellement la présidence tournante de ses institutions. Et on ne pourrait pas être à la tête d'une institution, même momentanément, et ne pas respecter et ne pas mettre en œuvre les directives de la CEMAC. Il ne s'agit pas de supprimer une imposition, il s'agit de la faire évoluer en une série d'impositions nouvelles qui a pour objet non pas d'alourdir l'impôt, mais tout simplement de rationaliser l'impôt, c'est-à-dire de le rendre suffisamment proche de l'assiette de recouvrement, l'assiette qui permet le recouvrement et donc quelque part de créer des conditions d'une justice fiscale en rapprochant les conditions d'imposition avec la réalité de la matière imposable. L'IRPP (Impôt sur le Revenu des Personnes Physiques), qui est remplacé à partir de la future loi de finances est remplacé par un impôt global sur les traitements et salaires. C'est l'objet même dans la loi de finances exercice 2026 en gestation. C'est l'objet de cette réforme.

Il sied de signaler qu'en disparaissant, l'impôt unique, c'est-à-dire l'IRPP, va être remplacé par cinq impôts cellulaires, c'est-à-dire cinq impôts différents qui vont toucher chacun une matière fiscale donnée. Il y a d'abord : l'impôt sur le bénéfice d'affaires (IBA), qui va regrouper certaines anciennes catégories de revenus de l'IRPP, qui concerne quelques activités économiques, commerciales, industrielles ; vous avez un impôt sur les revenus fonciers, tous ceux qui sont propriétaires d'un bien foncier, ces biens-là vont faire l'objet d'un impôt spécifique, là également un impôt global. Ensuite, vous avez trois autres impôts un peu plus fins, un peu plus précis : l'impôt sur les revenus des capitaux mobiliers ; l'impôt sur les traitements et les salaires complets,

« Il s'agit tout simplement, pour le gouvernement, en transposant la directive et en espérant que les députés et les sénateurs vont adopter, sur ce point-là, en l'état, la loi de finances exercice 2026, il s'agit au contraire d'aller vers de la justice fiscale. Un exemple très simple. La bancarisation des revenus. Je crois que chacune et chacun d'entre nous, surtout vous, les hommes et les femmes des médias, vous avez même, comme on dit sous le couvert, dans les coulisses, tempêté sur le fait que certains revenus, notamment d'un certain nombre de responsables administratifs », a expliqué le Porte-Parole du Gouvernement.

VALDA SAINT-VAL/Les Echos du Congo-Brazzaville