La CEMAC (Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale) a tenu, du 27 au 31 octobre 2025 à l’hôtel Hilton Les Tours Jumelles de Brazzaville, en République du Congo, sa XLIVe (44e) Session ordinaire du Conseil des ministres de l’Union économique de l’Afrique centrale (UEAC). Cette 44e Session a été présidée par le ministre congolais de l’Economie, du Plan et de l’Intégration régionale, Monsieur Ludovic Ngatsé, président en exercice du Conseil des ministres de la CEMAC, en présence du président de la Commission, Monsieur Baltasar Engonga Edjo’o, des membres du gouvernement de la Commission de la CEMAC, du représentant du Président du Parlement Communautaire, de Monsieur le Gouverneur de la BEAC, du président de la BEAC, Madame la présidente de la COSUMAF, des premiers responsables des institutions spécialisées et des agences d'exécution de la communauté.
En effet, la CEMAC, ou Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale est une organisation regroupant six (6) pays d’Afrique centrale : Cameroun ; Congo ; Gabon ; Guinée Equatoriale ; Centrafrique et Tchad, qui vise à promouvoir l’intégration économique et le développement harmonieux de la région. Créée en 1994, la CEMAC succès à l’UDEAC (Union douanière et économique de l’Afrique centrale), et a pour siège Bangui, capitale de la République centrafricaine.

Parmi ses objectifs principaux, la CEMAC a pour mission de créer un marché commun, d’harmoniser les politiques économiques et monétaires, de promouvoir la paix et le développement au sein de ses Etats membres.
A l’issue de la 44e session, le communiqué final évoque la quintessence des travaux. Après avoir constaté l'effectivité du quorum, le Conseil a adopté son ordre du jour avec amendement. Abordant les points inscrits à l'ordre du jour, entre autres : « Le Conseil des ministres a suivi la présentation du rapport des travaux du Comité inter-État tenu les 27 et 28 octobre 2025 et en a pris acte. Le Conseil a félicité les experts du dit Comité pour la pertinence des avis émis, à l'effet d'éclairer davantage ses délibérations.
Le Conseil, a ensuite adopté le procès-verbal de sa 43e session ordinaire, tenue le 9 septembre dernier à Bangui, République centrafricaine.

Examinant la matrice d'exécution et de suivi des recommandations des sessions antérieures, le Conseil des ministres, après de fructueux débats, a salué les diligences engagées dans la mise en œuvre de ces recommandations, mais a toutefois invité la Commission à mettre la matrice en cohérence avec les procès-verbaux et communiqués finaux du Conseil. Le Conseil a ensuite suivi la présentation du rapport de l'auditeur interne de la communauté. Il a pris acte du dit rapport et a prescrit le renforcement des services de l'audit interne, réaffirmant la nécessité d'un audit interne annuel et d'un audit externe systématique de l'ensemble des institutions et des programmes de la communauté, le Conseil des ministres a décidé de la création d'un comité d'audit chargé d'assurer le suivi des conclusions et recommandations des audits internes et externes. Il a confié à la République gabonaise la responsabilité d'en proposer l'ossature. Le Conseil a par ailleurs instruit le président de la Commission d’accélère l’élaboration des manuels de procédure, à l’effet de les présenter à l’occasion d’une session extraordinaire.
Passant à l’examen du rapport de comité de gestion du FODEC, le Conseil des ministres en a pris acte et, après échange sur les modalités de fonctionnement du Fonds, a réitéré le principe de le transformer à terme, en Fonds d’investissement. Concernant le cas concret du Port sec de Ebibeyin, le Conseil a instruit la Commission de finaliser les études avant le premier semestre 2026, et a instruit également le comité de gestion, de mettre à disposition un budget des travaux de construction dudit Port en 2026.
Le Conseil a pris acte des rapports d’activités ainsi que des comptes rendus des conseils d’administration et comités de directions des institutions spécialisées et agences d’exécutions de la communauté.

S’agissant de la situation financière de la communauté, le Conseil des ministres a exhorté tous les Etats membres, à faire application de l’acte additionnel instituant un mécanisme autonome de recouvrement de la Taxe Communautaire d’Intégration (TCI), afin de permettre aux institutions communautaires de disposer des moyens de leur mission. Il a encouragé la commission, d’effectuer la mission qu’elle envisage de conduire auprès des services compétents des Etats membres, afin d’exécuter les hautes instructions de la 43e session du Conseil des ministres.
Passant à l’examen du projet de budget de la communauté, le Conseil des ministres a salué la qualité et la cohérence du document et l’a arrêté en ressources et en emploi, à la somme de 85 milliards 923 millions 690 mille 256 F.CFA. Il a également arrêté le montant des allocations du FODEC (Fonds de Développement de la Communauté) à la somme de 18 milliards 456 millions 355 mille 885 FCFA.
Le Conseil a noté avec satisfaction, les efforts entrepris par la commission, en vue d’instaurer une plus grande transparence dans la gestion des ressources de la communauté, et pour assurer l’apurement de la dette, de l’ensemble des institutions, ainsi que vis-à-vis des partenaires au développement… », a indiqué ledit communiqué final.
Clôturant les travaux de cette 44e session ordinaire du Conseil des ministres, son président, Ludovic Ngatsé a exprimé sa joie pour la fin heureuse de celle-ci.

« Arrivés au terme de notre 44e session budgétaire du Conseil des ministres de l'Union économique et monétaire de l'Afrique centrale, le moment est donc venu de faire le bilan de nos travaux et de tracer les perspectives pour la mise en œuvre effective de nos conclusions. L'adoption du budget communautaire pour l'exercice 2026, dont le communiqué final fait mention, constitue l'aboutissement d'un processus participatif et transparent. Ce budget, en progression de 2,42% par rapport à 2025, reflète notre volonté commune de rationaliser nos dépenses tout en préservant les moyens nécessaires à la réalisation de nos projets prioritaires d'intégration. Par ailleurs, le Conseil des ministres a recommandé à la Commission de prendre les mesures nécessaires pour produire un rapport consolidé des contrôleurs financiers de la communauté. De même pour la mise en œuvre de la décision portant interdiction d'exporter les bois tropicaux sous forme de grumes dans le bassin du Congo. Le signal politique fort envoyé aujourd'hui doit se traduire par des actions immédiates sur le terrain.
Outre les décisions budgétaires, cette 44e session a été marquée par des engagements solennels renouvelés de tous les États membres à mettre en œuvre le mécanisme de collecte automatique de la taxe communautaire d'intégration, condition sine qua non pour le bon fonctionnement de nos institutions communautaires. Par ailleurs, nous avons porté un regard particulier sur la nécessité de privilégier la rigueur, la transparence et l'efficacité dans la gestion des ressources communes. Les résolutions que nous avons adoptées n'auront de valeur que si elles se traduisent par des actions concrètes et des résultats tangibles pour nos populations. Le chemin entre la salle de conférence et le terrain doit être raccourci », a précisé M. Ludovic Ngatsé.

« Je lance un appel pressant à tous les acteurs concernés, gouvernement, commission, institutions communautaires, secteurs privés et sociétés civiles », a-t-il sollicité.
VALDA SAINT-VAL/Les Echos du Congo-Brazzaville