Sommet de Paris : Aucun engagement ferme

A l’aune des promesses égrenées mardi, il est pourtant difficile d’affirmer que le sommet de Paris constituera le point de départ d’un « New Deal » du financement pour l’Afrique, comme l’avait souhaité le Président français, Emmanuel Macron. Aucun engagement ferme n’aura été pris à l’issue de la conférence.

La pandémie de Covid-19 a plongé l’an dernier le continent africain dans une récession sans précédent. Les pays africains ont besoin de financer leur relance, mais contrairement aux grandes puissances, ils n’ont pas les mêmes capacités. Le sommet de Paris consacré à la relance de ces fragiles économies, à la question de leur dette et à la crise sanitaire s'est achevé mardi dans la soirée.

Les participants se sont contentés d’affirmer qu’ils poursuivraient les discussions autour des Droits de tirage spéciaux (DTS), ces actifs monétaires du Fonds monétaire international (FMI) qui peuvent être convertis en devises. Grâce à une émission globale de DTS de 650 milliards de dollars, dont le principe a déjà été acté, 33 milliards devraient revenir mécaniquement à l’Afrique, par le jeu des quotes-parts au sein de l’institution.

Ce sont pourtant 285 milliards de dollars dont l’Afrique va avoir besoin d’ici à 2025 pour pouvoir contrer les effets de la pandémie, selon le FMI.

Mardi, Emmanuel Macron a annoncé vouloir réallouer au continent les DTS revenant à la France et appelé l’ensemble des pays riches à faire de même pour atteindre un total de 100 milliards de dollars.

Un « accord politique » pourrait intervenir au prochain sommet du G7 ou du G20, soit entre juin et septembre, a-t-il précisé.

Pour le président français, ce sommet aura été l’occasion de mettre en scène sa volonté de retisser les relations entre la France et l’Afrique. Cette réunion lui a permis de jouer aussi une autre partition : celle d’une politique africaine orientée vers le soutien à l’économie et aux entreprises du continent, tournée davantage vers les pays anglophones et lusophones, largement représentés à Paris.

L’Afrique du sud, l’Algérie, l’Allemagne, l’Angola, l’Arabie saoudite, la Belgique, le Benin, le Burkina Faso, le Cameroun, le Canada, la Chine, les Comores, le Congo, la RD Congo, la Côte d’Ivoire, l’Egypte, les Emirats arabes unis, l’Espagne, les Etats-Unis, l’Ethiopie, la France, le Ghana, l’Italie, le Japon, le Kenya, le Mali, le Maroc, l’Ile Maurice, la Mauritanie, le Mozambique, le Niger, le Nigeria, les Pays-Bas, le Portugal, le Royaume-Uni, le Rwanda, le Sénégal, le Soudan, la Tanzanie, le Tchad, le Togo, la Tunisie et la Zambie ont pris part au sommet sur le financement des économies africaines à Paris en France.

Germaine MAPANGA / Les Echos du Congo-Brazzaville