Congo : Entretenir 886 km de voies ferrées, le défi que le CFCO peine à relever

Le vieillissement des infrastructures et les investissements trop faibles inquiètent les congolais qui se déplacent au quotidien sur les lignes Pointe-Noire - Brazzaville longue de 510 km et Mont-Belo - Mbinda sur 285km, soit une longueur totale de 886km. Les boulons, les rails du Chemin de fer Congo-Océan (CFCO) ne sont plus sous surveillance renforcée après plusieurs déraillements. Tous les bâtiments sont quasiment en ruines et très délabrés. Le constat à ce niveau est  très amer. Des agents travaillent dans des conditions difficiles.

Les différentes crises économiques, sécuritaires et morales ont délabré ce qu'on appelait il y a 30 ans encore, l'épine dorsale de l'économie nationale. Le CFCO représente une entité importante reliant la façade maritime et la partie septentrionale du pays.

La légende prétend que les familles de cheminots cuisinaient neuf marmites de repas, la dixième étant celle du thé.

Sans doute, les responsables d’aujourd’hui ont encore ressuscité de vieilles pratiques qui faisaient naguère du CFCO ou de la Poste, des ''nzété ya mbongo'', ''arbres à argent''. Des arbres dont les responsables pouvaient de temps en temps cueillir des feuilles à souhait.

Selon plusieurs cheminots interrogés, la nouvelle équipe dirigeante ne se soucie guère de réhabiliter tous les bâtiments en ruine privilégiant d’abord leurs propres bedaines.

D’ailleurs, le 11 février 2019, à la gare centrale de Brazzaville, les agents du CFCO ont adressé une pétition au gouvernement congolais, demandant le départ systématique de l'équipe dirigeante qu'ils jugent incompétente.

En août 2020, six cadres du chemin de fer Congo-Océan ont été suspendus de leurs fonctions jusqu’à nouvel ordre pour des cas des malversations financières par la ministre des Transports et de l’Aviation civile, Ingrid Olga Ghislaine Ebouka-Babackas.

Edwige KISSINGER / Les Echos du Congo-Brazzaville