Mbinda : l’administrateur-maire déterminé à rouvrir le marché central

L’administrateur-maire de la communauté urbaine de Mbinda dans le département du Niari (sud), Davy Patrick Boupassy souhaite rouvrir le marché central le premier dimanche du mois de février prochain.

Un appel a été lancé aux membres des églises de l’ex cité Comilog qui ont répondu présents pour nettoyer les lieux.

Des commerçants volants dans le domaine des vêtements sont espérés sur ce marché que la Ville souhaite relancer dans le quartier 15 août.

L’administrateur-maire de la communauté urbaine de Mbinda, Davy Patrick Boupassy souhaite aussi favoriser la vente de produits locaux. Des artisans producteurs voulant disposer d’une étale dans le marché y sont volontiers attendus.

Une initiative saluée par les habitants et commerçants de Mbinda.

Depuis plusieurs années, des étals anarchiques bordent les grands axes de la communauté urbaine de Mbinda. Le marché central a été abandonné depuis la fermeture de la Comilog en septembre 1991 en raison de son éloignement et de sa faible fréquentation, au profit des grands axes qui drainent tous les jours de grandes masses de clients potentiels.

Une ville peut tomber en ruine ou se dépeupler, lentement ou rapidement pour plusieurs raisons. Le cas de Mbinda jadis « petit paradis terrestre », l'endroit où il fallait être et vivre, après la fermeture définitive de la Compagnie Minière de l'Ogooué (COMILOG) en 1991, est un exemple récent et pathétique. Mais ce qui pose problème aujourd'hui, de manière plus générale, c'est la perte de substance de tous les camps Comilog, d’emblée de toute la ville, depuis une vingtaine d'années.

La fermeture de Comilog a créé les conditions de ce déclin, qui renforce une régression des relations de voisinage, de la vie tout court.

Et même le boulanger ou le boucher s'est exilé. Sans oublier le propriétaire et le gérant de l’un des plus grands bars dancing du département du Niari (Calebasse Bar).

«La situation est catastrophique », reconnaissent les jeunes qui ont encore le courage de rester dans la ville.

Mbinda a perdu presque de toutes les commodités d’usages en un clin d’œil. Plus d’eau potable et d’électricité. Le désarroi des visiteurs ne se cache pas longtemps une fois le soleil couché. Dès la tombée de la nuit, la localité est plongée dans une obscurité totale. Les habitants résignés se retirent petit à petit chez eux en attendant le levé du jour. Les populations se désaltèrent désormais avec les eaux des puits ou de source. Les risques des maladies microbiennes sont grands.

Le manque de route carrossable n’est pas en reste dans le dénuement de Mbinda. Pendant la saison de pluie, quelques rares transporteurs qui fréquentent souvent la localité n’osent plus s’y aventurer à cause des pannes provoquées sur leurs véhicules par l’état piteux de la route. La latérite laisse la place aux bourbiers. Ainsi, la pratique des activités génératrices de revenus et autres commerces est difficile pour les 5000 âmes qui vivent encore dans la ville.

Mbinda est donc en péril, ainsi que les villages environnants (Mayouba, Bichida, Kiki, Mikouangna…). Et la question est aussi esthétique, notamment la laideur des camps Comilog et l’ensemble des installations de cette entreprise.

Tout est en ruine.

Vivement que Mbinda retrouve son lustre d'antan et que souffle de nouveau un vent de modernité, naïvement proclamé, sur cette communauté urbaine où disparait lentement toute source de vie nécessaire. Une ville en sommeil avec ou sans soleil.

Jean-Jacques DOUNDA / Les Echos du Congo-Brazzaville