Crise financière : Le FMI demande au Congo de renoncer aux préfinancements pétroliers

Abdoul Aziz Wane, chef de mission du Fonds monétaire international (FMI) pour le Congo est arrivé le 3 avril dans la capitale, Brazzaville, pour discuter deux semaines durant avec les autorités gouvernementales de leur programme économique et budgétaire, ainsi que de l’éventualité d’une réduction de la dette par le FMI. Cet allégement est soumis à un certain nombre de conditions, parmi lesquelles la renonciation aux préfinancements pétroliers : le Congo ne doit plus pouvoir emprunter de l’argent contre la promesse d’un remboursement à moyen ou à long terme grâce à la production d’hydrocarbures.

Ces prêts gagés sur les produits pétroliers, souvent coûteux pour le pays, ne permettent pas, selon le FMI, de gérer sainement les comptes publics ; au contraire, ils sont souvent un symptôme de corruption, au vu du nombre d’intermédiaires impliqués dans ces transactions – l’affaire Likouala n’en étant qu’un exemple parmi d’autres.

Ensuite, la faiblesse des organes anticorruption n’est pas de bon augure pour l’octroi d’une aide monétaire, selon le constat dressé par Abdoul Aziz Wane.

Enfin, le FMI demande donc plus d’efforts de transparence au gouvernement du président Denis Sassou Nguesso et sans oublier des réformes de gouvernance audacieuses et immédiates pour répondre aux attentes d’un changement dans la gestion des ressources publiques.

Depuis la fin de l’année 2017, le Congo est au bord de la faillite, pour la seconde fois en sept ans.

Le pays dont près de 80 % des ressources financières proviennent du pétrole, est loin d’être exemplaire en matière de transparence financière.

La corruption est au cœur de la vie politique et économique du pays.

Jack MAÏSSA / Les Echos du Congo Brazzaville