Carburant : Après la grève des cheminots, la pénurie s’accentue dans plusieurs stations à Brazzaville

Plus d'une semaine après le début de la nouvelle pénurie de carburant, les Congolais semblent plus qu'agacés et malheureusement cela risque de durer voire de s'aggraver après la grève des cheminots depuis le 30 septembre dernier. Ils accumulent à ce jour plus de trente (30) mois d’arriérés de salaires et commencent à désespérer quant à leur avenir et celui de leurs familles. Le résultat est forcément très mauvais, puisque ces derniers bloquent les approvisionnements ce qui crée donc cette nouvelle pénurie.

Depuis plusieurs semaines, Brazzaville, la capitale congolaise, connait une nouvelle vague de pénurie de carburant.

Et les nouvelles ne sont pas bonnes puisque la situation ne semble pas vouloir s'arranger, de quoi faire perdre la patience de certains automobilistes.

Une pénurie d’essence, c’est avant tout la paralysie de la circulation. Combien de voitures avait-on vu garées le long des voies de circulation, faute de carburant ?

Délaissant leurs véhicules, les congolais, armés de leurs bidons ou jerricans, faisaient de l’auto-stop pour envahir les rares stations-services où ils pouvaient encore trouver quelques gouttes du précieux liquide.

Des longues files d'attente au moins 100 mètres de part et d'autre des avenues dans toutes les stations d'essence de la ville capitale.

Un fait curieux, les pompistes font la surenchère ! Ils préfèrent vendre le carburant dans les bidons, au lieu de servir les véhicules. Ce, comme la nature à horreur du vide, bien, moyennant quelque chose, un pourboire bien évidemment !

Des conducteurs jugent la situation paradoxale parce que le pays fait partie des quatre premiers producteurs de l’or noir au sud du Sahara.

En effet, si seulement 5 % des stations-service étaient en difficulté la semaine dernière, ce chiffre est désormais passé à 12 % ce mardi.

Mais cela ne devrait pas empirer. En effet, le gouvernement prévoit un retour à la normale sous peu.

Vivement que le chemin de fer soit opérationnel le plus rapidement possible pour relancer le trafic des trains marchandises entre Pointe-Noire et Brazzaville pour éviter entre autres, l'augmentation du prix de la course de taxi dans la ville capitale.

En attendant, les Congolais souffrent et les contrebandiers (les Kadhafi) sourient.

Jean-Jacques Jarele SIKA / Les Echos du Congo-Brazzaville

Crédit photos : Valda Saint Val et Rose SIKA