CONGO : Restitution des conclusions et des enseignements du Forum Economique des Femmes Entrepreneures

Le Forum Economique des Femmes Entrepreneure et les 1ères journées de l’Entrepreneuriat coopératif, ont clos leurs travaux, ce 17 septembre 2024. Cette dernière journée a été un véritable état de source d’inspiration, un moment d’échanges et de réflexion autour des sujets majeurs, qui impactent notre développement économique, social et humain. L’assistance a ensuite suivi et écouté les ’’Success story’’ des femmes exceptionnelles, qui ont su transformer les défis en opportunité. Ces témoignages sont des exemples vivants, de ce que les femmes peuvent accomplir, lorsqu’elles sont soutenues et lorsqu’elles ont accès aux outils nécessaires. Voici in extenso, la restitution des conclusions de la première édition du Forum, faite et lue par une représentant de la Chambre Nationale des Femmes Cheffes d’Entreprises et Entrepreneures du Congo participante :

« Lors de ce premier Forum, les participants, notamment les femmes entrepreneures ont eu droit à des débats riches et profonds, des témoignages inspirant, des panels constructifs, mais surtout une vision commune, d’une économie inclusive, où des femmes, des enfants ou des plus vulnérables, ont leur place, dans la construction d’une Afrique plus forte et plus résiliente.

Nous avons discuté de nombreux thèmes essentiels. Rappelons quelques points clés, qui ont marqué nos discussions : le premier sujet abordé fut l’économie informel. Et nous avons largement insisté sur l’importance pour les femmes, de passer du secteur informel au secteur formel.  Il ne fait aucun doute que l’économie informelle joue un rôle fondamental dans la subsistance de nombreuses familles africaines. Mais elle reste un espace précaire incertain et qui prive ses acteurs de leurs droits les plus élémentaires. C’est à la sécurité sociale, aux financements et la reconnaissance légale. Nous avons beaucoup parlé de la formalisation de l’économie, en mettant en avant les avantages qu’elle apporte, non seulement les individus, mais aussi pour l’économie nationale. Formaliser une activité, c’est permettre à chaque femme de devenir visible, de bénéficier des droits de protection sociale, mais surtout, de faire partie du développement économique du pays. C’est un passage nécessaire, pour que chaque famille puisse, non seulement subsister, mais prospérer. Nous devons dire haut et fort : se formaliser, c’est se mobiliser à des droits, c’est une étape cruciale pour bénéficier des financements pour pouvoir négocier entre acteurs économiques reconnus et pour garantir un avenir meilleur aux générations avenir.

Cependant, il faut également souligner que cette transition n’est pas facile, elle nécessite un accompagnement et c’est là que notre rôle, en tant que Chambre Nationale des Femmes Cheffes d’Entreprises devient essentiel. Nous avons un devoir : acompagner ses femmes ; les informer ; leur offrir des formations et les aider à remplir les critères nécessaires, pour quitter le secteur informel. En travaillant ensemble, nous avons la capacité, de lever les obstacles, de simplifier des démarches administratives et de rendre accessible cette transition vers le formel.

L’un des moments forts de ce Forum a été également, le panel sur la Zone de Libre Echange Continentale Africaine (ZLECAF). La ZLECAF est une opportunité sans précédent pour les femmes entrepreneures et il est impératif que nous soyons prêtes à en saisir toutes les opportunités.

Lors de ce panel, nous avons discuté de l’importance d’un dialogue constant entre les entreprises et les gouvernements. La ZLECAF ne se fera pas sans les femmes. Et nous devons travailler la main dans la main, pour harmoniser les pratiques, promouvoir des politiques qui soutiennent des PME féminines et surtout lever des obstacles qui freinent encore notre développement dans ce contexte. C’est une opportunité unique pour le PME et PMI féminines mais aussi, pour l’ensemble des entreprises africaines de s’intégrer à un marché continental plus vaste, de diversifier leur marché et de conquérir de nouveaux marchés. Mais, pour que cela fonctionne, il faut que nous soyons bien préparées, bien informées et surtout bien accompagnées. Les barrières administratives et les complications liées au visas sont des freins que nous devons éliminés. Plus nous réduirons les obstacles, plus nous permettrons aux femmes de s’engager pleinement dans ce processus et de jouer un rôle clé dans l’essor économique dans la sous-région. L’un des moments forts des plus inspirant de ces journées a été l’écoute des ’’Success story’’ des femmes exceptionnelles, qui ont su transformer les défis en opportunité. Ces témoignages sont des exemples vivants, de ce que les femmes peuvent accomplir, lorsqu’elles sont soutenues et lorsqu’elles ont accès aux outils nécessaires.

Nous avons eu le privilège d’entendre Mme clarisse Constant, fondatrice et CIO de Ginger lemon, dont le parcours en terme de courage entrepreneurial et l’innovation. Elle a partagé avec nous son chemin vers la réussite, un chemin pavé d’obstacle, qu’elle a su surmonter avec détermination.

Mme Espérance, entrepreneure sociale et présidente de la commission des femmes entrepreneures de le Fédération des entreprises du Congo, a également témoigné de son engagement à promouvoir l’inclusion économique des femmes. Son expertise et ses actions concrètes pour favoriser l’autonomisation des femmes à travers l’entreprenariat social ont marqué les esprits.

Je tiens également à souligner l’apport de Mme Flavie Lombo, présidente de la Chambre Nationale des Femmes Cheffes d’Entreprises et Entrepreneures du Congo, une femme visionnaire et leader incontestée, elle incarne la force de la solidarité féminine et nous montre à travers ces actions, comment il est possible de fédérer les femmes et de les soutenir dans leur développement entrepreneurial. Ces femmes par leur parcours nous rappellent que rien n’est impossible lorsqu’on est bien entourée et bien guidée. Leurs témoignages ont renforcé notre conviction, que le leadership féminin est essentiel à la transformation économique et sociale de nos sociétés.

Un autre point fort de ces journées a également été les discussions autour de l’entreprenariat social et particulièrement, le travail admirable de ces femmes qui se battent au quotidien pour les plus vulnérables. Nous avons eu des témoignages poignant, des femmes qui se battent pour les enfants en situation d’un handicap, pour les communautés marginalisées et qui malgré les difficultés, continuent d’apporter leur contribution à la société. Ces entrepreneures sociales, sont des héroïnes silencieuses et il est de notre devoir, entant que Chambre Nationale, de leur offrir le soutien et la reconnaissance qu’elles méritent. Nous devons les aider à structurer leurs projets, à excéder aux financements et surtout, à avoir une voix dans les discussions économiques.

Je voudrai également prendre un moment pour remercier les hommes qui ont fait le déplacement. Votre présence ici est la preuve que l’inclusion des femmes dans l’économie, n’est pas seulement une affaire de femmes. C’est une affaire de société et nous avons besoin de votre engagement et de votre soutien. Votre collaboration est également essentielle pour construire un avenir plus équitable. Nous devons travailler ensemble, homme et femme, pour que les obstacles qui freinent le développement des femmes, soient éliminés. Pour que nous puissions toutes et tous, entant qu’être humain, bénéficier des fruits de notre travail et contribuer au développement de notre continent.

Je voudrai à présent exprimer ma profonde gratitude à Madame la première dame de la République du Congo, votre soutien indéfectible à cet événement, est le témoignage de votre engagement envers l’inclusion et le devenir des femmes. Nous vous remercions pour votre parrainage, qui a donné à cet événement un éclat particulier. A Mme Flavie Lombo, que j’ai le privilège d’appeler maman, vous êtes une source d’inspiration pour nous toutes, vous êtes une femme visionnaire, une femme de cœur, une femme d’action. Grâce à vous, nous avançons, nous osons, nous rêvons plus grand ; vous nous avez embarqué dans une très belle aventure, nous vous en remercions du fond du cœur.

Aux ministres présents, Mme Jacqueline Lydia Mikolo et Mme Irène Marie Cécile Mboukou-Kimbatsa, nous vous remercions pour votre présence, et vos interventions précieuses. Vous jouez un rôle clé dans la mise en place des politiques nécessaires pour soutenir l’entrepreneuriat féminin et nous sommes honorés de pouvoir compter sur votre engagement. Un immense merci aussi à toutes les panélistes et intervenantes, vous avez illuminé ces journées par vos connaissances et également par votre expertise. Votre contribution a fait de cet événement, un moment unique et inoubliable.

Pour terminer Mesdames et Messieurs, ce Forum et ces journées d’Entreprenariat coopératif, nous ont montré que nous avons encore un long chemin à parcourir, mais aussi, que nous avons toutes les cartes en main pour réussir. La formalisation de l’économie informelle, l’intrusion des femmes dans les mécanismes d’économie, la ZLECCAF, l’entreprenariat social et le leadership féminin, sont autant de défis que nous sommes prêt à relever. Nous devons entant que Chambre Nationale d’Entreprises et Entrepreneures du Congo, continuer à travailler ensemble et à fédérer les énergies, mais également, à ouvrir les portes à celles qui en ont le plus besoin ».

Propos recueillis par VALDA SAINT-VAL/Les Echos du Congo-Brazzaville