Premier romancier à occuper une chaire au Collège de France depuis sa création, en 1530, le Franco-Congolais Alain Mabanckou a dressé, au cours de sa leçon inaugurale, un magistral état des lieux de la littérature africaine d'expression française.
C’est en "romancier" – et à aucun autre titre – que le Franco-Congolais Alain Mabanckou a fait, hier soir, une entrée particulièrement remarquée au Collège de France. Dans une salle comble et devant un parterre de personnalités, dont Audrey Azoulay, ministre de la Culture et de la Communication, l’académicien Dany Laferrière, Henri Lopes, Patrick Grainville ou Serge Joncour, le nouvel occupant de la chaire de création artistique a précisé : "Je n’aurais pas accepté cette charge si elle était fondée sur ma couleur de peau, sur mes origines africaines".
Premier romancier à entrer au Collège de France, il tire de cette position inédite une liberté elle-même inédite : celle de faire revivre "en écrivain" tout un continent méconnu, celui des lettres africaines francophones.
"Alain Mabanckou est un écrivain magnifique qui, avec les auteurs issus de la Francophonie, participe d’un enrichissement extraordinaire de notre imaginaire", a souligné Audrey Azoulay le 17 mars au Collège de France.
La ministre de la Culture et de la Communication a souhaité participer à sa leçon inaugurale pour poursuivre avec ce grand intellectuel francophone un dialogue sur le difficile débat post-colonialiste et les identités plurielles.
Jean-Jacques Jarele SIKA