Dans un entretien de 2009, l’écrivain Alain Mabanckou soulignait que ‘’le danger pour l’écrivain noir, est de s’enfermer dans sa noirceur’’. Juste constat, car l’homme s’est désormais ‘’enfermé dans une noirceur’’ en orientant ses compétences intellectuelles contre le pays qui l’a vu naître. Du mercenariat intellectuel en somme.
Il est désormais courant pour les congolais, de voir leur pays, sinon leurs dirigeants, faire l’objet de campagnes insidieuses de déstabilisation, voire de dénigrement, chaque fois que des avancées tendent à s’opérer dans la marche du pays. C’est comme si chaque fois que des ilots de bonheur semblent se dessiner, il y a une force obscure qui se tapi dans l’ombre, et fait peur au bonheur.
Si ce n’est de l’intérieur, avec une certaine opposition ‘’es dénigrement’’, de donneurs de leçons tout azimut, c’est de l’extérieur que certaines ONG et autres congolais de la diaspora, achèvent le travail de sape, à travers le net et des médias ayant pignon sur rue en occident, au moyen de campagnes de communication habilement organisées, comme si l’objet desdites campagnes nécessitait une coalition afin d’atteindre un but que l’on ne saurait définir.
La dernière sortie du ‘’brillantissime’’ écrivain congolais Alain Mabanckou sur un média français où il s’est perdu dans un cours magistral sur ‘’la dictature du bassin du Congo’’, ne saurait mentir sur ce que ce natif de Pointe-Noire n'est devenu rien d’autre que ce que Marien Ngouabi appelait en son temps, « un suppôt de l’impérialisme ».
La sortie médiatique de notre compatriote a coïncidé avec une autre, celle d’Eva Joly, toujours en manque de visibilité politique et qui compte se relancer, en tirant à boulets rouges sur Denis Sassou N'Guesso. Erreur! Il y a aussi les allégations farfelues de certains médias français qui n’ont trouvé d’autre information, que de s’attarder sur la marque de l’avion qu’aura emprunté le président congolais, ainsi que des conditions confortables de son voyage pour Paris.
À la vérité, Alain Mabanckou qui en son temps affirmait que « la langue française était une langue de dictature » est à l’évidence tombé dans les travers de la dictature verbale, celle qui comme toute autre, qu’il dénonce fort à propos, avili celui qui la professe, car faisant de ses mots, m-o-t-s, des maux, m-a-u-x. L'écrivain a beau être pétri de talent littéraire, cela ne fait pas de lui un érudit dans tous les domaines.
S’élevant de cette cosmogonie congolaise dont il tire le substrat de sa création littéraire, Alain Mabanckou sait, lui qui raconte si bien les anecdotes de notre terroir, avec tout le ‘’mysticisme’’ qui l’entoure, que c’est être « traitre pour son pays, que d’aller le saborder à l’extérieur, quel que soit ce qu’on lui reproche ». C’est simplement avilissant.
Une chose renseigne au moins les millions de congolais qui ont vu en Alain Mabanckou, un porte étendard de la littérature congolaise. C’est que l’écrivain s’est servi de sa notoriété littéraire pour embrasser maladroitement le registre politique. Et, il n’a d’autre cible, que le Congo dont les mêmes dirigeants qu’il voue à la vindicte, lui ont préparé, à un moment de sa vie, les conditions d’épanouissement et de réussite dont il se revendique aujourd’hui.
Sony Labou Tansi disait en son temps : « on écrit pas un livre pour faire la révolution. On y appelle plutôt à l’éveil des consciences ». Alors, cher compatriote Alain Mabanckou, seriez vous dans un « élan révolutionnaire », en vous invitant sur les plateaux de télévision en France, et en portant l’estocade contre le Congo ?
Le Congo est éternel et il est ‘’sacré’’ autant pour vous que pour nous. Sans doute, assumez-vous le mauvais rôle, celui du « traître » qui a toujours le poids du remord sur la conscience, une fois qu’il a été poussé à « tuer les siens », quand ceux qui l’ont poussé à le faire, récoltent les fruits de son forfait. ‘’Nkundi, yindula !’’
Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville