Le Président congolais, Denis Sassou-N’Guesso a demandé, lors du conseil des ministres du 16 juillet 2025, les nouvelles des stades construits lors des municipalisations accélérées. Il attend un rapport exclusif.
"La nature a horreur du vide", a-t-on coutume de dire. Ces ouvrages qui ont coûté des milliards de FCFA aux contribuables congolais, ne servent aujourd’hui à rien. Ils sont devenus des repères des fumeurs du chanvre. Le jour, ces stades sont véritablement des fumoirs du tabac indien. Le pire arrive la nuit où tout le monde se livre au commerce du sexe.
Plusieurs congolais qui fréquentent ces endroits ne viennent pas pour suivre un match de football, mais en réalité c’est pour soit s’acheter quelques boules de chanvre, soit pour s’attraper une prostituée au crépuscule.
Les riverains comptent plus de préservatifs usés que des traces des bottines des joueurs de football. Ce qui sous-entend que ces stades ont été transformés en chambre d’hôtel.
Le stade de la Concorde de Kintélé, près de Brazzaville, construit en 2013, a coûté plus de 380 milliards de FCFA, voies d’accès et aménagement y compris. Cet ouvrage symbolique ne sert à rien. Il n’est pas homologué, selon les règles FIFA. Aucun match ne s’y joue.
D’ailleurs, les militaires chargés de faire la sécurité du stade, ont complètement pillé l’ouvrage, des appareils électriques/ électroniques aux bidets des toilettes. Tout a été emporté !
D’autres petits stades construits dans les chefs-lieux des départements servent plus à chasser les hérissons qu’aux activités sportives.
En octobre 2017, plus d’un mois après sa prise de fonctions, le ministre congolais des Sports, Hugues Ngouélondélé avait effectué une visite de terrain dans les stades Mangandzi et Denis Sassou-N’Guesso de la ville de Dolisie (sud) dans le cadre de la relance des travaux de rénovation et de l’opérationnalisation des infrastructures sportives, afin que la jeunesse congolaise puisse exprimer son talent dans de bonnes conditions.
Prenant la parole, le ministre congolais des Sports avait souligné, que l’un des chantiers les plus cruciaux qui puissent être déterminants dans la réussite des actions de sa feuille de route, était de rendre opérationnelles et disponibles les infrastructures sportives à la disposition des enfants congolais.
Mais depuis là, rien n'a été fait.
En attendant, le chassé-croisé des fumeurs du chanvre continu le jour, et la nuit, tout le monde, peut se livrer au commerce du sexe sans être inquiété.
Jean-Jacques Jarele SIKA / Les Echos du Congo-Brazzaville
Photo : DR