À l’occasion de la fête des morts, de nombreux congolais sont allés fleurir les tombes de leurs défunts parents. Beaucoup d’entre eux ont trouvés des tombes vandalisées.
Le respect et la sacralité qui entouraient naguère la demeure des défunts auraient-ils quitté les mœurs et la conscience collective ?
À l’occasion de la fête des morts, de nombreux congolais qui sont allés fleurir les tombes de leurs défunts parents dans les cimetières des grandes villes, se sont retrouvés face à des tombes complètement dépouillées.
Les croix et les maisonnées en grille arrachées. Les carreaux recouvrant les tombes, minutieusement prélevés.
Même les maisonnées en dur n’échappent pas au pillage. Leurs portes bien souvent métalliques ainsi que les cadres y passent également.
Les planches de rive des toitures sont également arrachées.
Selon des témoins, toutes ces reliques seraient vendues et serviraient soit à d’autres enterrements, sinon à d’autres usages.
Le comble, c’est que ce pillage qui s’exécuterait de jour, semblent n’émouvoir personne. Les pouvoirs publics demeurent à l’évidence impuissantes face à l’ampleur du phénomène.
Régulièrement, des motos de transport de marchandises franchiraient les enceintes des cimetières, pour rapporter le butin vers le lieu de sa vente.
L’activité seraient considérée comme normale, surtout qu’elle serait exercée par ces jeunes marginaux qui passent le plus clair de leur temps à se droguer dans les cimetières.
Si ce phénomène de profanation et de pillage de tombes devient courant dans les villes, dans les campagnes, le respect dû aux morts ne souffrirait d’aucune ride.
C’est sans doute ce qui décide certaines familles qui le peuvent, à exhumer leurs défunts en ville, pour les réinhumer au village, où ils reposeront en paix pour l’éternité.
Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville