Dolisie : La Toussaint, une tradition toujours très présente

A Dolisie,  la ville préfecture du Niari (sud), le jour de la Toussaint est toujours un moment particulier. Les cimetières reprennent vie. On honore la mémoire des disparus. Un jour très symbolique, même pour des anciens élèves du lycée de Mossendjo (Adrien Mavoungou, Marcel Kibouanga et Valentin Ngot Bordas) qui étaient ce mercredi 1er novembre 2023 au cimetière de Moulendé,  pour s’incliner devant la tombe de leur défunt collègue Edouard Roger Yehet décédé récemment à Pointe-Noire.

Ils ont également visité la tombe de la mère du président de leur Mutuelle, Valentin Ngot Bordas.

De toutes les traditions au Congo-Brazzaville, c'est celle qui a su le mieux résister au temps. Car, la Toussaint n'a pas tant une portée religieuse, qu'une visée anthropologique. Elle a une double fonction : honorer et conjurer la mort.

En ce 1er novembre, jour où les vivants honorent les morts, beaucoup de parents accusent encore la douleur due à la séparation d’avec l’Être cher, comme si l’on rouvrait une plaie qui tarde à se cicatriser.

Et si cette attitude attristait davantage l’âme de nos chers disparus dont « seul le corps est mort » ?

Puissions-nous méditer ce texte souvent attribué à tort à Charles Péguy, comme un message d'outre-tombe.

''La mort n'est rien, je suis seulement passé, dans la pièce à côté.

Je suis moi. Vous êtes vous.

Ce que j'étais pour vous, je le suis toujours.

Donnez-moi le nom que vous m'avez toujours donné, parlez-moi comme vous l'avez toujours fait.

N'employez pas un ton différent, ne prenez pas un air solennel ou triste.

Continuez à rire de ce qui nous faisait rire ensemble.

Priez, souriez, pensez à moi, priez pour moi.

Que mon nom soit prononcé à la maison comme il l'a toujours été, sans emphase d'aucune sorte, sans une trace d'ombre.

La vie signifie tout ce qu'elle a toujours été.

Le fil n'est pas coupé.

Pourquoi serais-je hors de vos pensées, simplement parce que je suis hors de votre vue ?

Je ne suis pas loin, juste de l'autre côté du chemin.''

Jean-Jacques Jarele SIKA / Les Echos du Congo-Brazzaville