«Panama Papers»: un ministre congolais cité

Une enquête, qui a duré neuf mois, révélée par Le Monde et plusieurs médias internationaux dimanche soir, révèle que de grands dirigeants ou personnalités de plus de 200 pays du monde ont des comptes cachés au Panama.

Une dizaine de ministres et hauts fonctionnaires africains sont également cités, notamment Jaynet Désirée Kabila Kyungu, députée et sœur du président congolais, le ministre Algérien de l'Industrie et des mines, Emmanuel Ndahiro, ancien directeur du renseignement rwandais ou encore Bruno Jean Richard Itoua, ministre de la Recherche du Congo-Brazzaville.

On retrouve aussi le neveu du président sud-africain Jacob Zuma, la veuve de l'ex-chef d'Etat guinéen Lansana Conté et le secrétaire particulier du roi du Maroc.

Au Congo Brazzaville, outre le ministre  Bruno Jean Richard Itoua, le nom de Denis Christel Sassou-Nguesso, fils du président congolais apparaît aussi dans les fichiers de Mossack Fonseca. Il aurait mandaté la firme panaméenne pour créer une société domiciliée aux îles Vierges britanniques, Phoenix Best Finance Ltd.

Puis, en 2002, son nom réapparaît à côté de celui du négociant de pétrole Jean-Philippe Amvame Ndong, à la tête de l’entreprise genevoise Philia SA, sur un document à en-tête d’une société de conseil suisse, JC Consulting Co Sarl, adressé le 12 décembre 2002 à Mossack Fonseca. Il s’agit alors de nommer Denis Christel Sassou-Nguesso fondé de pouvoir de Phoenix Best Finance Ltd.

L'homme nie toutes ces alléagations: « Je ne connais ni Mossack Fonseca ni Phoenix, ni ces traders [de pétrole congolais] soi-disant proches de moi. »

Rappelons que c’est la plus grosse fuite de documents financiers jamais traités par la presse. Outre des milliers d’anonymes, de nombreux chefs d’Etat, des milliardaires, des grands noms du sport, des célébrités ou des personnalités sous le coup de sanctions internationales ont recouru à des montages offshore pour dissimuler leurs actifs.

Edwige KISSINGER