Congo : La route Mbinda-Mossendjo est un enfer pour les chauffeurs

Couverts de boue, les véhicules zigzaguent pour éviter les nids-de-poule, mais ne peuvent contourner les énormes crevasses inondées : l'unique route qui permet de rallier Dolisie la capitale départementale du Niari (sud), est un enfer pour les chauffeurs. Avec la pluie qui tombe 8 mois sur 12 dans cette région, l’axe Mbinda-Mossendjo (126km) est le plus souvent un véritable bourbier.

L’état de la route Mbinda-Mossendjo distante de 126 km laisse à désirer et cause d'énormes problèmes aux populations qui ont fait face à la presse pour demander l’entretien de cet axe routier.

« L’heure du réveil a sonné. Il est grand temps de réclamer ce qui nous revient de droit. N'attendons pas la campagne pour les élections législatives pour réécouter les mêmes discours et les mêmes promesses... », nous a confié M. Boukamba, 40 ans, habitant du village Sieba, près de Mayoko.

On ne peut pas parler d’émergence sans les infrastructures. La route c’est le contact, c’est le moyen d’échange, c’est l’économie du temps, c’est la ressemblance dans les intérêts, c’est la voie qui brise les barrières, c’est incontestablement le chemin le plus rapide vers l’émergence.

A quelques mois des élections législatives, la situation est toujours la même et les populations de l’axe Mbinda-Mossendjo continuent de vivre le calvaire au quotidien.

L’innovation technologique apporte des bienfaits considérables à un nombre incalculable de gens, et promet plus encore à l’avenir. Aujourd’hui, grâce à un téléphone mobile, un agriculteur peut connaître la demande et le cours de ses cultures.

Cependant, en l’absence d’une route pour transporter sa production jusqu’au marché, ces informations ne sont guère utiles. Les routes ouvrent la voie aux transformations que permet la technologie.

Pour qu’une économie se développe, que de la richesse soit créée et que la prospérité soit partagée, il faut que les personnes et les biens puissent circuler. Bref, tout commence par une route.

La mobilité est une condition préalable au développement. Dans une large mesure, de même qu’une économie dynamique dépend du mouvement des produits et des services, les populations sont tributaires des routes pour l’accès à l’emploi, à l’éducation et aux soins de santé.

Les routes constituent un bien collectif, qu’il faut traiter comme tel. Leurs effets sont transnationaux. Les pouvoirs publics doivent s’attacher à partager ce bien collectif au profit du développement et de la lutte contre la pauvreté, ainsi que pour le bénéfice de tous.

Jean-Jacques DOUNDA / Les Echos du Congo-Brazzaville