Congo – Traditions : Pierre Mabiala reçoit l’onction des anciens, dépositaires du pouvoir ancestral

Au terme de la convention citoyenne des fils et filles du Niari, une cérémonie rituelle consistant en la remise des attributs du pouvoir ancestral au Ministre d'Etat Pierre Mabiala a eu lieu samedi 10 juillet, salle de conférences de la préfecture de Dolisie. Cette cérémonie qui consacre aussi bien l’initiation que l’adoubement de Pierre Mabiala tant par les vivants que les morts, vient plébisciter, après une longue période d’observation en toute discrétion par les anciens, les efforts qu’il n’a cessé de consacrer au service de tous.

Depuis qu’il est appelé aux affaires, le ministre d'Etat Pierre Mabiala a toujours traduit et respecté au quotidien, les fondamentaux traditionnels, culturels et cultuels du terroir qui l’a vu naître. « Reconnaissance et engagement vis à vis de celui qui vous a tendu la main et pensées permanentes envers les mânes qui vous ont investi du pouvoir de briller parmi les humains. Une reconnaissance à magnifier envers vos semblables. »

Dans toutes les réalisations qu’il entreprend tant dans le régalien que dans le cadre associatif ou autre, Pierre Mabiala a toujours marqué d’un trait le fait que ces opportunités sont la résultante de la confiance que place en lui le Président de la République.

L’homme qui bénéficie de la confiance du Président Denis Sassou N’Guesso qui l’a dernièrement élevé au rang de Ministre d’État, a reçu l’onction des anciens qui lui ont conféré les attributs rituels de celui qui est désormais confirmé dans l’adoubement, tant par les vivants que les morts, comme une entrée dans les ordres. Une confirmation du statut de « mwa’n ba mwumb’i » (fédérateur enfant des aïeux) qu’il a toujours assumé.

 

« Chacun de nous a son destin, nous n’avons en commun que le bon Dieu ». Ces mots du vieux Mabininga, un griot saltimbanque qui arpentait les contrées de Mbinda, Mayoko, jusqu’à Makabana, en passant par Moungoundou-Sud, ou Mossendjo et bien d’autres localités de ce qui était naguère la ligne Comilog en plein cœur du Niari forestier, dans les années 70, résonnent encore dans les esprits, comme une sagesse incontournable, substrat de ce qui trace l’avenir et le devenir de chaque personne.

Parlant d’avenir, pourquoi pas du devenir de l’humain appelé à jouer un rôle éminemment particulier dans la société, le vieux Mabininga définissait cet homme comme un arbre devant avoir des racines bien ancrées dans les profondeurs du sol où repose les anciens. C’est de là, de ce substrat qu’il tire son suc nourrissant et vivifiant. Un tronc robuste pour résister aux intempéries, un feuillage touffu pour abriter les vivants, et des fruits pour nourrir les autres et la postérité.

Cette dimension de l’homme qui ne s’accorde pas de séparation entre le monde visible et le monde invisible, raffermi en Pierre Mabiala, le sens même de ce que « nous sommes les héritiers de ceux qui sont morts, les associés de ceux qui vivent et la providence de ceux qui naitront ». En « enfant du terroir », Pierre Mabiala n’y déroge nullement.

Ainsi, quand les anciens, dépositaires du pouvoir des ancêtres, sous-tendu par les mânes qui choisissent la personne à adouber, laquelle répond aux critères rituellement définis par eux, sont visités par les esprits, leur volonté s’accompli, selon les prédispositions cultuelles, définies depuis des temps immémoriaux, interprétées par les officiants rituels qui dans un moment de communion, font la volonté des mânes.

C’est, Pierre Mabiala, dont l’identité renvoi à l’interfécondité dans la relation entre Lui et les Autres, dans une espèce de coexistence entre le monde visible et le monde invisible, qui en élu, concentre la plénitude, la pureté ou la cohésion des siens, mais aussi la force des esprits. « Quoi que tu sois, n’oublie pas d’où tu viens », dit le dicton bien de ses terres dont jamais, il ne s’est détaché.

Par-delà les aspects rituels, la cérémonie de samedi à Dolisie, a assuré la consécration d’un homme investi de l’aura des mânes, une force vitale dont il s’est davantage armé pour les combats du quotidien.

Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville