Cheveux : une championne de la coupe à la maison à Brazzaville

On croyait que la tendance des coiffeurs à domicile allait s'éteindre en même temps que le premier confinement à Brazzaville : tout faux. Depuis plusieurs semaines, Gracia, une coiffeuse mixte qui vient de Pointe-Noire, joue dans nos salons à Brazzaville.

Pour votre premier voyage à Brazzaville, votre regard sera marqué par la multitude de femmes, panier sur la tête, parcourant des kilomètres pour vendre toutes sortes de produits, préparés avant l’aube. Ces femmes ne sont qu’une partie du tableau entrepreneurial féminin dans la capitale congolaise.

Ça grouille d’activités incessantes, d’initiatives qui peuvent vous paraître insignifiantes. Et pourtant, il s’agit d’entrepreneuriat aux formes multiples : micro-entreprises informelles, initiatives individuelles, réseau de coopératives de plus en plus nombreuses… Les activités vont de la réparation d’objets à la couture ou à la coiffure, en passant par les traiteurs de rue selon des moyens aussi variés qu’inventifs…

Cet entrepreneuriat est une réalité que les femmes congolaises n’ont pas toujours choisie. Il s’agit plutôt d’une nécessité pour subvenir aux besoins de la famille. D’ailleurs, il comporte souvent des grands risques car il est parfois considéré comme illégal.

Gracia, de nationalité congolaise, la trentaine révolue, a choisi donc de sortir de sa zone de confort pour se consacrer elle aussi à une activité free lance. Elle coiffe les brazzavillois à la maison.

Très douée, Gracia mise sa réussite sur ses compétences. Le marché du salon de coiffure est très tendu à Brazzaville. Pour son business plan, elle a préféré être volante, sans locaux avec un minimum de matériel adéquat pour exercer son métier dans les quartiers de la ville capitale car sans client son activité sera vouée à l’échec.

Pour cette activité qui lui génère des revenus modestes, sa clientèle cible est généralement composée des jeunes filles et garçons ou de travailleurs très pressés ou qui n’ont plus le temps de fréquenter les salons de coiffure à l'heure actuelle où le pays traverse une crise sanitaire.

Gracia a cet esprit d’entreprendre, le courage d’une jeune fille qui veut sortir de l’assistanat perpétuel, ainsi que la passion nécessaire pour la coiffure.

Un exemple à suivre dans un pays où la pauvreté a un visage féminin.

Germaine MAPANGA / Les Echos du Congo-Brazzaville