Congo : les mal-logés à l’épreuve du confinement

Avant, on arrivait à tenir parce qu’on ne restait pas beaucoup à l’intérieur des maisons : les mal-logés à l’épreuve du confinement. Pour les familles enfermées dans des habitations exiguës et insalubres, le confinement s’apparente désormais à une double peine au Congo-Brazzaville.

La question des familles nombreuses est une tradition au Congo comme en Afrique. Avoir 5 à 8 enfants est un honneur. A côté de ce choix,  se dressent plusieurs défis d’ordre éducatif, sanitaire et sécuritaire.

En cette période de confinement, les familles nombreuses sont de plus en plus sur la pente et font face à plusieurs situations compromettantes. Les démunis eux en bavent et connaissent de réelles difficultés financières.

On rappelle que plusieurs congolais vivent dans une situation de « surpeuplement accentué » : il manque deux pièces ou plus à leur logement.

Dans toutes les villes congolaises, la situation est particulièrement alarmante : 60 % des foyers modestes occupent un logis surpeuplé.

Nombreux traversent le confinement dans un espace exigu, souvent insalubre, qu’elles ne peuvent désormais plus quitter à leur guise. A cela s’ajoute le manque d’eau potable et d’électricité.

Après cinquante-neuf ans d’indépendance, une trop grande partie de la population congolaise vit encore dans des quartiers insalubres. Les maisons sont construites en matériaux non durables et sont exposées à des risques d’intempéries récurrents. Ils habitent pour certains dans les banlieues, à la merci des phénomènes naturels comme les inondations, les érosions, l’ensablement, les moustiques, la chaleur…

C'est officiel : le Congo est confiné depuis le 1er avril 2020.

Entre ceux qui pètent un plomb avec leur moitié ou leurs enfants, ceux qui ne supportent pas le confinement et le couvre-feu, ou ceux qui au contraire vivent très bien ce séjour forcé chez eux, il y en aura pour tous les goûts !

Allez, c'est dur pour tout le monde, mais prenons les choses du bon côté : on aura au moins de super histoires à raconter dans quelques semaines !

Germaine MAPANGA / Les Echos du Congo Brazzaville