Congo – Érosions urbaines : De nombreux congolais édifiés par les propos de Francis Bemba-Vethey sur Télé-Congo

Au nombre des ministres dont les actions sont souvent jugées impopulaires et brutales par les populations qui en subissent la rigueur, il y a Pierre Mabiala, en charge du portefeuille des Affaires foncières et du Domaine public, ainsi que des relations avec le Parlement. À la lumière des dégradations notées ces derniers temps sur certains sites du fait des intempéries, beaucoup de citoyens reconnaissent, un peu tard tout de même, des valeurs pédagogiques aux actions du ministre Pierre Mabiala, même si d’autres citoyens naguère réfractaires, pensent qu’il n’en ferait pas assez pour les préserver des catastrophes. Participant à une tribune axée sur la question, sur Télé-Congo, suite à l’éboulement de la promenade de la Corniche à Brazzaville, Francis Bemba-Vethey, directeur de cabinet au ministère des Affaires foncières et du Domaine public, chargé des relations avec le Parlement a rappelé les grilles de lectures de ces actions honnies sur le fait, aujourd’hui saluées.

« Monsieur déguerpissement », « casseur en blouse de couleur orange » ou « ministre au tracteur », que de sobriquets n’utilise t- on pas, pour qualifier les actions dont le ministre Pierre Mabiala pense pourtant être marquées du sceau tant régalien, civique, écologique, voire simplement humain, car il s’agit dans nombre des cas, de protéger autant des édifices publics, des vies humaines, par anticipations sur des phénomènes naturels menaçant des sites ou simplement, la préservation de la nature ou encore la restitution à l’État de son patrimoine spolié, ce en droite ligne avec la vision du chef de l’État, qui lui a défini sa feuille de route. Rarement, le peuple se met hélas au niveau d’anticipation qu'anime ses dirigeants.

Pour Pierre Mabiala, né sous le signe « balance », le tact, la flexibilité et la recherche du juste équilibre traduisent bien ces traits de caractère d’un esprit pondéré. Une nature dont le natif de Makabana, met bien un point d’honneur à conforter.

Et dans la lutte contre les érosions, son directeur de cabinet, Francis Bemba-Vethey rappelle sans détour, ces actions devenues des symboles d’une lutte toujours pas comprise.

« La question est d’importance et les responsabilités partagées pour un sujet tout aussi complexe. Le problème posé ici c’est celui de savoir de quelle façon on devrait pouvoir faire face à ce phénomène qui, avouons-le, est d’ampleur mondiale, même si nous nous investissons pour ce qui nous concerne au premier chef.

Lorsque nous observons la situation, telle qu’elle se présente au Congo, on peut dire, sans qu’il ne soit totalement exonéré de toutes ses responsabilités, que le gouvernement a beaucoup fait pour stabiliser la question. Déjà à partir de 2001, des décisions ont été prises pour stabiliser des zones réputées inconstructibles, ce au moyen de deux décrets de mise en défense qui concernaient les villes de Pointe-Noire et de Brazzaville.

Pour illustrer le fait, nous avons à Pointe-Noire par exemple, la bande côtière de Matombi qui est soumise à une forte érosion et qui du fait de l’occupation anarchique favorisée par certains « terriens » et autres occupants, s’est retrouvée avec un couvert végétal complètement décapé, ce qui a précipité le transport des sédiments vers la mer, accélérant du coup l’érosion. Ce que nous avons fait à cette époque, c’était le déguerpissement. Ce n’est pas une mesure populaire et d’aucun l’on considérée comme étant « le fait du prince ».

La bande littorale de Matombi est une zone sensible et il fallait agir. De toutes les façons, si l’État n’avait pas fait partir les populations, elles seraient à l’évidence parties d’elles mêmes, du fait de la montée des eaux. L’action a permis de préserver et de consolider la route nationale n° 5 avec un ouvrage d’art aussi impressionnant, que le pont du bas Kouilou.

 Il fallait donc faire partir les populations, et c’est ce qui fut fait. Aujourd’hui, sur la baie de Matombi la nature a repris ses droits et l’édifice a été consolidé. »

Quelle solution donc pour prévenir les érosions en milieu urbain, serait –on tenté de dire. Là également, Francis Bemba-Vethey met en lumière des faits qui soudain s’éclairent de toute leur dimension préventive. Hélas…

« La loi a prévu des mécanismes qui anticipent jusqu’aux phénomènes d’érosions, notamment la loi 21-2018 du 13 juin 2018 fixant les règles d’occupation et d’acquisition de terrain. En son article 42, cette loi prévoit un éventail de critères considérés comme ne permettant pas l’implantation humaine dans le cadre de l’habitat. Il s’agit par exemple des terrains qui ont une pente de plus de 5% et notamment les terrains marécageux et bien d’autres.

Nous menons une bataille pour la prévention à travers la loi, mais aussi une action répressive sur le terrain, qui se manifeste à travers les sorties du ministre Pierre Mabiala qui pour le compte du gouvernement, a la responsabilité de remettre de l’ordre chaque fois que cela est nécessaire.

Pour illustrer les faits, je vous prends un cas précis au Viaduc, avec le quartier dit Ypo Manianga. J’ai souvenance que le 2 janvier 2017, nous avons été sur cette montagne qui est à structure meuble et en plus a une pente accélérée, qui favorise l’écoulement rapide des eaux. Mais sur ce terrain, vous avez aussi plusieurs risques dont celui de l’écroulement de tout le pan de la montagne avec pour conséquence, le risque de destruction du viaduc qui du fait de l’action humaine peut connaitre un tassement. Pourtant…

Parlant des inondations dans la même zone avec le gymnase Nicole Oba d’un coté, l’échangeur de l’autre. En dépit du fait que le ministère s’est insurgé contre la vente de terrains dans ce secteur marécageux, intentant même un procès contre monsieur Mouloki, propriétaire foncier, qui a été condamné pour ces faits, les populations se sont entêtées, et s’y sont installées, au mépris de nos avertissements. Aujourd’hui, elles ont les pieds dans l’eau. D’autres ont tout perdu ».

Par delà les drames qui se nouent, du fait des intempéries, par delà le manque de plans d’urbanisme conséquents à travers le mauvais drainage des eaux de ruissèlement, il y a que l’action de l’homme n’est pas moins marginale sur les conséquences qu’il endure.

Synthèse de Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville