Congo-Lutte contre la pauvreté : Du sable pour survivre à Impfondo

Sur les eaux sombres et boueuses de la rivière Oubangui, un affluent majeur du fleuve Congo qui percent la forêt équatoriale, plusieurs chômeurs de la ville d’Impfondo, la capitale départementale de la Likouala (nord) qui compte près de 20 000 habitants, ont choisi l’extraction du sable pour survivre.

Ces jeunes âgés de 18 à 40 ans travaillent durement au péril de leur santé pour subvenir à leurs besoins.

La tonalité des pioches et des pelles raisonne, un soleil tapant brûle le visage de ces «pilleurs » qui continuent leur besogne sans relâche.

L’un des cribleurs âgé de 28 ans, en sueur et en train de piocher le sable, accuse «le système ».

«On vit dans une petite ville, où il n’y a pas de travail. Je vis toujours avec ma famille, on n’a aucun avenir ici », nous a-t-il confié avec beaucoup d’émotion.

D’ailleurs, les jeunes interrogés sur leur situation disent tous que « la misère et le chômage (nous) poussent à faire ce travail ».

«Personne ne ramasse du sable par plaisir, surtout pas à notre âge. Malheureusement, il n'y a rien d'autre à faire à Impfondo en dehors de la pêche ».

Le sable récolté est vendu 25 000 francs CFA le mètre cube. Les clients sont des entreprises du bâtiment et des particuliers.

Les extracteurs du sable gagnent 45 000 francs CFA la journée et les piroguiers 50 000 francs CFA. Le salaire mensuel peut être évalué à 135 000 franc CFA pour les premiers et 150 000 pour les seconds.

Peu de décideurs politiques ont pris la pleine mesure du danger. Il semble pourtant urgent d’agir pour protéger le sable.

Sans quoi nos balades au bord de l’Oubangui pourraient n’être bientôt qu’un lointain souvenir.

Germaine Mapanga / Les Echos du Congo Brazzaville