Axe Mbinda-Mayoko : entretien ou enfumage ?

A quoi bon vouloir reconstruire un pays si certains Ministères traînent les pieds pendant que le peuple patauge dans la boue ? L’axe Mbinda-Mayoko dans le département du Niari (sud), 25 km seulement, devient le symbole d’un malaise plus profond. L’administration dort. Les Travaux publics ronflent. Et les populations glissent, sous la pluie, dans des conditions dignes d’un autre siècle.

Mais ce n’est pas tout. Pour un simple entretien ? Oui, vous avez bien lu. Ce n’est même pas un aménagement. Pas de bitume. Pas de béton. Juste… un entretien. Un petit rafraîchissement censé rendre la route praticable en toute saison. Rien d’ambitieux, juste l’essentiel. Pourtant, rien ne se passe.

Alors la question devient encore plus brutale : si même entretenir une route de 25 km devient un défi national, que dire de construire un pays ?

Il faut désormais faire preuve de témérité pour oser emprunter cette route départementale au regard de son état de dégradation avancée. Des bourbiers, des ponts dégradés sous le poids de l’âge, des hautes herbes ici et là, sont devenus le lot quotidien de tous les transporteurs et autres usagers qui n’ont pas de choix que de braver les risques de voir soit sa voiture se retrouver en cercueil roulant, soit tomber sous le pont. Cette route n’a plus subi le moindre entretien depuis plusieurs années.

 

25 km d’entretien raté : plus qu’un échec technique, un symbole

Peut-on parler de transformation nationale avec des routes qui n’osent même pas rêver de bitume ? L’axe Mbinda-Mayoko mérite mieux qu’un rafistolage fantôme. Il mérite un vrai projet. Et, surtout, il mérite qu’on réponde.

Le diagnostic de l’état des infrastructures routières dans le département du Niari reste toujours difficile à établir. Si les dépenses d’entretien sont à la hausse depuis plusieurs années, elles semblent encore insuffisantes pour avoir un impact positif sur l’état général du patrimoine.

La route se dégrade de façon lente mais constante. Avec la météo peu favorable ces derniers jours, le ciel sombre et les précipitations ont changé la donne, en rendant la route Mbinda-Mayoko très glissante. Il ne s’agit pas d’un cas isolé.

Germaine MAPANGA / Les Echos du Congo-Brazzaville