L’ambassadeur des Droits et devoirs de l’humanité et de l'environnement, l’écrivain-chercheur congolais, le docteur Michel Innocent Peya a rendu un sublime hommage au Pape François, décédé lundi 21 avril à 7h35, jour de Pâques, à l'âge de 88 ans, à la suite d’un AVC.
« En ce jour de deuil, je m’incline avec gratitude devant la mémoire du pape François, homme de foi et de terre, dont les douze années de pontificat ont semé des graines d’espérance dans les sillons desséchés de notre planète meurtrie », a déclaré l’écrivain-chercheur congolais de renommée internationale.
« Son encyclique Laudato si’, véritable cri du cœur et de la Terre, a résonné bien au-delà des murs du Vatican. Elle a rassemblé croyants et non-croyants dans une même prière, un même combat : celui de la sauvegarde de notre maison commune. Par ses mots, le pape François a rappelé que l’écologie n’est pas un luxe, mais un devoir sacré envers les générations futures », a-t-il ajouté.
« Un homme dont la voix, douce mais ferme, appelait à la justice climatique, à la sobriété heureuse, à la fraternité universelle. Il a su insuffler à la foi un souffle vert, et à l’écologie une âme. Que son exemple continue d’éclairer les consciences, d’inspirer les engagements, et de guider nos pas sur les sentiers de la Terre vivante », a souligné l’écrivain engagé pour le climat et la paix dans le monde.
« À ses proches, à l’Église, et à toutes celles et ceux qui ont trouvé en lui un allié sincère pour la planète, j’adresse mes plus profondes condoléances », a conclu le docteur Michel Innocent Peya.
En douze années de pontificat, François aura placé, comme jamais auparavant, l’écologie au cœur de l’Église. Ce n’est par hasard qu’il a choisi une papauté sous le nom François. Le Saint Patron de l’Ecologie est bien Saint François d’Assise qui a mené une vie en harmonie avec toute la création divine mais avec beaucoup d’attention pour les plus faibles et démunis.
La noblesse du combat du docteur Michel Innocent Peya, défenseur des idées écologiques et environnementales de Denis Sassou Nguesso pour la préservation des écosystèmes, a été à juste titre remarquée par le Pape qui lui a décerné la ‘‘Lettre de Bénédiction Apostolique Implorée’’, en reconnaissance de son implication sans répit et sans faille pour la sauvegarde de la planète à travers ses écrits.
Traduits en plusieurs langues, les ouvrages du docteur Michel Innocent Peya sont des marqueurs forts de l’action du Congo dans la lutte pour la préservation de la nature et du climat ayant touché de nombreuses personnalités à travers le monde, qui y lisent l’empreinte prépondérante du Président Denis Sassou-N’Guesso dont l’action en faveur de la préservation des écosystèmes sont un gage du développement responsable, efficace, socialement équitable et écologiquement soutenable.
En 2015, le pape François exhortait déjà les dirigeants internationaux rassemblés à Paris, en France, pour la COP, à s’engager contre le réchauffement climatique en accompagnant la transition énergétique et l’évolution des sociétés de consommation.
La même année, en septembre, les Nations Unies ont approuvé les « objectifs de développement durable » parmi les lesquels figurent l’éradication de la pauvreté et la protection de l’environnement. Deux préoccupations majeures d’un pape qui n’a jamais cessé d’être au chevet des « périphéries ».
Sept ans plus tard, en 2022, le Souverain pontife appelait encore les mêmes dirigeants, réunis à l’occasion de la COP27 en Egypte, à concrétiser les accords de Paris consistant à limiter l’augmentation de la température mondiale à 1,5 °C.
« Un défi global », rappelait François, qui, dans le cadre de l’édition 2022 du « temps de la création », a invité les catholiques et les chrétiens des autres églises à « une démarche de conversion écologique » afin de protéger la « maison commune », autrement dit la planète terre.
La biodiversité est la solution, insistait le pape. Face au changement climatique et devant la nécessité d’une « éthique écologique », il voulait d’abord « sensibiliser le monde catholique aux questions écologiques ». Il démontrait « que la tradition chrétienne accusée de donner trop d’importance à l’action humaine et de négliger la nature, avait les ressources pour répondre aux défis présents ». Un tournant qu’il inscrivait dans la lignée de François d’Assise, qui proposait « une vision alternative de la nature et de la relation de l’homme avec elle ».
« Jamais l'humanité n'a autant maltraité notre maison », faisait remarquer François dont le discours, en général, était une sonnette qui prônait la radicalité dans le militantisme écologique.
Il y a moins d'un an, avant que sa santé ne se fragilise, il appelait de nouveau à l’action face à la fonte des glaciers et des réfugiés climatiques.
Sous son pontificat, de nombreux diocèses ont coupé leurs investissements dans les énergies fossiles aux États-Unis, en Irlande, au Canada ou en France, ce qui représente plusieurs milliards de dollars.
Plus symbolique, mais aussi une première, le pape François faisait désormais ses apparitions publiques dans une papamobile 100% électrique.
Peut-être un aspect qui retiendra définitivement l’attention de l’écrivain écologiste, le docteur Peya, qui vit le reste de sa vie comme l’un des rares citoyens du monde à recevoir des bénédictions personnalisées de la main de Sa Sainteté François, les deux étant liés à Saint François d’Assise grâce à leur amour inconditionnel pour l’écologie.
Jean-Jacques Jarele SIKA / Les Echos du Congo-Brazzaville
Photos : DR