Les jérémiades et grincements des dents fusent de partout à Mbinda dans le département du Niari (sud) pour montrer au pays cette plaie ouverte qui met le Centre de Santé intégré (CSI) de l’ex cité Comilog à terre un peu plus chaque jour. Depuis plusieurs années, les populations ont toujours montré leur désarroi devant "une situation qui ne cesse de s'aggraver". À l’heure actuelle, il manque un peu de tout pour effectuer la prise en charge des malades. Un personnel très réduit, manque de matériel de travail, absence d’électricité...
La population de la ville se penche désormais sur des plantes médicinales pour se faire soigner à cause de manque de produits pharmaceutiques de l’hôpital.
Dans les années 70- 80, à l’époque de la Comilog, c’était un hôpital moderne et bien équipé.
Mais aujourd’hui, il ne demeure pour cette infrastructure qui disposait d’un bloc opératoire, d’une maternité avec hospitalisation, d’une chaise dentaire, d’une case de soins, des logements pour les infirmiers et médecin que de l’ombre de ces outils et de ces infrastructures.
La structure est passée d’hôpital moderne à un poste de santé avec personnel médical très réduit.
Les médicaments : c'est là le goulot d'étranglement il faut dire qu'il n'y a rien.
Mbinda, cette célèbre petite ville du Congo qui bénéficia entre 1962 et 1991 du transport du minerai de manganèse par la Compagnie minière de l'Ogooué (COMILOG), elle qui était alors le terminus sud de l'un des plus longs câbles téléphériques (75 km) au monde, et le début de la ligne ferroviaire dite « ligne COMILOG » jusqu'à Mont Belo jusqu'au développement du train Transgabonais, ne mérite pas le traitement qui lui ait affligé aujourd’hui.
Des cris d’une population, accusant l’Etat de les avoir oublié ainsi que leur ville, retentissent en silence.
Un mal commun aux "villes rurales" du pays, chacune se posant comme exemple d’un Congo fracturé, où le sentiment d’être abandonné par l’Etat est grand, accentué par une accessibilité aux services publics de plus en plus difficile.
Plus de 5000 personnes bénéficient des prestations de ce centre par année.
Germaine MAPANGA / Les Echos du Congo-Brazzaville