Des antennes GSM à proximité des espaces scolaires : des parents d’élèves du CEG Ngamaba-Tsalakoua très réticents à ces installations

Utiliser son téléphone portable est aujourd’hui une évidence, pour téléphoner mais aussi pour consulter ses mails ou Internet. Personne, ou presque ne remet en cause cette technologie. Or, ces petits objets ne fonctionnent que grâce aux antennes relais de téléphonie mobile. Et au Congo-Brazzaville, ces dernières n’ont pas bonne presse. Plusieurs parents d’élèves du CEG Ngamaba-Tsalakoua, dans le 7e arrondissement de la capitale congolaise, restent réticents aux nouvelles installations  de Congo Télécom,  dans l'enceinte de cet établissement scolaire,  après celles de Airtel très visible à proximité du collège.

Au Congo-Brazzaville, les opérateurs de téléphonie mobile (Airtel, MTN, Congo Télécom) investissent désormais dans l’implantation d’antennes relais sur les toits des immeubles. Cette stratégie est renforcée pour améliorer le réseau mobile. Ces antennes permettent donc aux opérateurs téléphoniques de couvrir le territoire en très haut débit (3G, 4G et 5G… bientôt la 6G ?).

Omniprésentes autour de nous, les antennes émettrices qui émettent des ondes électromagnétiques inquiètent.

Il s’agit ici d’un sujet de discussion relativement sensible. Ainsi, l’installation d’antennes relais sur le toit d’un établissement scolaire crée déjà des tensions entre les parents d’élèves du CEG Ngamaba-Tsalakoua, dans le 7e arrondissement de Brazzaville.

Les discussions tournent autour des nuisances, l’exposition aux ondes électromagnétiques, troubles du sommeil, la concentration, la vision, la dépression, les nausées, le manque d'appétit, les maux de tête, les vertiges… En effet, celles-ci émanent des antennes relais, mais également de nombreux appareils d’utilisation courante : téléphones portables, téléphones sans fil à utilisation domestique, antennes de téléphonie mobile, appareils Wi-Fi, etc.

Par ailleurs, les recherches scientifiques actuelles ne permettent pas de conclure à des risques sanitaires avérés (de type cancer).

D’une manière générale, les antennes de téléphonie mobile exposent la population à des intensités trop faibles pour entraîner des effets thermiques. Quant aux effets non thermiques et aux symptômes de l’hypersensibilité électromagnétique ils restent extrêmement controversés.

Dites mauvaises pour notre santé, surtout notre cerveau. Le sont-elles réellement ? Serons-nous dans le futur de plus en plus exposés aux antennes ?

La pose d’antennes relais fait encore polémique et deux risques importants ressortent des débats : l’affaissement des bâtiments créant des problèmes d’étanchéité des toitures terrasses : souvent liés à une mauvaise étude technique préalable et les répercussions sur la santé liées aux ondes électromagnétiques diffusées par les antennes relais.

Les antennes de téléphonie mobile entraînent une exposition aux champs électromagnétiques cent à cent mille fois plus faible que les téléphones portables : être exposé pendant vingt-quatre heures à une antenne à un volt par mètre donne la même exposition de la tête que de téléphoner avec un portable pendant trente secondes. Comme les antennes rayonnent vers l’avant, presque à l’horizontale, vous n’êtes pas plus exposé aux radiations si vous habitez ou travaillez dans un immeuble avec une antenne sur le toit.

Cependant,  les antennes relais émettent un faisceau de radiofréquence assez étroit, situé dans un plan presque parallèle au sol. De ce fait, le champ électromagnétique observé dans l’environnement direct de l’antenne est très faible au niveau du sol. Il en résulte que tout bâtiment situé sous l’antenne ou à proximité immédiate du pied d’un pylône n’est normalement pas affecté – ou d’une façon très marginale – par le rayonnement.

Depuis 2004 l'OMS (Organisation Mondiale de la Santé) reconnait qu'il existe un mal-être de personnes qui se disent être sensibles à l'électromagnétisme (électrohypersensibilité (EHS). Mais l'existence d'un trouble réel lié aux ondes elles-mêmes n'est pas reconnue.

On rappelle qu’au Congo-Brazzaville, les antennes relais, principales sources d’émissions électromagnétiques, sont souvent placées dans des zones densément peuplées, voir sur des toits des maisons d’habitation ou des cours de récréation des écoles.

Face au potentiel danger de santé publique, le moment est peut-être venu pour le législateur, de réglementer ce secteur, par principe de précaution.

Par principe de précaution, le gouvernement, l’Assemblée nationale et le Sénat se devraient de se saisir de la question avant que les effets supposés ou avérés ne se manifestent auprès des élèves du CEG Ngamaba-Tsalakoua.

Jean-Jacques DOUNDA / Les Echos du Congo-Brazzaville