Phénomène « bébés noirs » : Brazzaville muscle sa sécurité !

Le Premier ministre congolais, Anatole Collinet Makosso, a rappelé aux députés, lors de la séance de questions orales avec débat au gouvernement du 8 avril à Brazzaville, que les actes odieux qui portent atteinte à la sécurité publique sont commis par des jeunes gens dont l’âge varie entre 14 et 16 ans voir plus. Il s’agit, selon lui, d’un phénomène qui touche l’art collectif du peuple et qui contribue à dégrader la qualité de vie par l’entretien d’un sentiment d’insécurité permanent.

« Le gouvernement en est fort préoccupé, les solutions à apporter à ce phénomène sont une priorité pour lui au titre de la 7e bataille de son programme d’actions. Des mesures ont été prises en tenant compte de l’ampleur du phénomène. Il s’agit, entre autres, de la sensibilisation des autorités locales pour la collaboration avec les services de l’ordre, de l’organisation innovante des forces de police désormais unifiées sur la même tutelle pour créer une synergie en matière de sécurité publique », a-t-il expliqué.

Anatole Collinet Makosso a également évoqué l’organisation en permanence des patrouilles mixtes (pédestres et motorisées) de la force publique ; la création de plusieurs postes de proximité dans les quartiers ainsi que dans certains établissements scolaires en vue de prévenir les cas de violences scolaires.

«Bébés noirs », ce terme est le symbole d’une violence urbaine morbide équivalente à celle accouchée, voici peu, par les kuluna, autres enfants terribles de la délinquance urbaine exportée par Kinshasa (RDC).

Ils imposent leur loi à coups de gourdin ou de Douk-Douk, ce couteau de poche inventé par la coutellerie Cognet en 1929. Ils gagnent du terrain dans la capitale. Tant pis si, pour un téléphone, des bijoux ou quelques billets, ils doivent sortir la machette. Violents et sans états d’âme, les « bébés noirs » sèment la terreur dans les rues de Brazzaville. Ils sont là. Toujours en bande, armés et dangereux. Il y a des quartiers de la ville capitale, où l’on n’ose plus aller la nuit.

On parle d’un niveau d’attaque bestial ne faisant pas de quartier. Les victimes s’en sortent délestées de leurs biens avec, à la clef, de profondes balafres au visage, des bras amputées quand elles n’y laissent pas leur vie.

Les congolais avec leur manie de l’oxymore sont étonnés qu’on puisse être adolescent et se comporter en boucher !

Les « bébés noirs », arborent des cagoules noires quand ils passent à l’attaque, preuve que ceux qui sont attaqués sont des connaissances qui pourraient les reconnaître.

Dans certains quartiers de Brazzaville, les populations excédées sont parfois obligées de se constituer en « milices d’autodéfense », une pratique qui va pourtant à l'encontre des lois et règlements de la République.

La population a commencé à faire vengeance elle-même avec le nouveau phénomène qu’elle appelle "barbecues".

Il suffit de jeter un coup d’œil sur les réseaux sociaux et vous verrez comment les « bébés noirs » sont en train d’être brulés, sans pitié et remords, dans les quartiers de Brazzaville.

Jean-Jacques Jarele SIKA / Les Echos du Congo-Brazzaville