Quinzième législature : Sur les 151 députés que compte la chambre basse du Parlement, 22 sont des femmes

L’Assemblée nationale ne ressemble toujours pas au Congo. L'hémicycle reste très largement dominé par les hommes avec seulement 22 femmes sur les 151 députés que compte la chambre basse du Parlement. Un nombre qui est passé de 16 à la quatorzième législature à 22, soit de 11% à 15%.

Les hommes continuent de dominer très largement l’hémicycle congolais. En cause, des partis politiques qui ne respectent toujours pas la loi sur la parité et placent en priorité les hommes dans des circonscriptions gagnables.

Les femmes sont sous-représentées en politique alors qu'elles constituent 52 % de la population congolaise et 52 % des inscrits sur les listes électorales.

La parité gagnerait du terrain si les partis jouaient le jeu en acceptant de présenter des femmes dans les circonscriptions gagnables, au sein desquelles elles ont tendance à placer des candidats masculins.

Les hommes sont souvent plus connus des électeurs, et plus reconnus au sein même de leur parti avec un rapport de pouvoir en leur faveur.

Autre indice de la place des femmes en politique, plus on monte dans les fonctions exécutives des assemblées, moins il y a de femmes. C'est toujours le même scénario, les hommes ont le monopole de la présidence des groupes parlementaires.

On rappelle que le Président de la République, Denis Sassou N’Guesso, avait annoncé, le 13 août 2010, à l’occasion de son adresse à la nation, la décision de faire voter, par le parlement, une loi assurant la parité hommes-femmes aux fonctions politiques, administratives et électives.

A ce titre, cette décision courageuse est l’une des plus importantes décisions politiques du chef de l’Etat, qui a choisi la parité, plutôt qu’une politique de quotas qui réduit la place des femmes à la seule volonté politique, faisant de la loi un idéal égalitaire, partie intégrante du pacte social défini par le Président de la République, lui-même, pour le bien-être de tous les congolais et l’accélération du développement national.

En mai 2017, le ministre congolais de l’Intérieur, de la décentralisation et du développement local, Raymond Zéphirin Mboulou a fait savoir, à Brazzaville, aux dirigeants des partis et associations politiques que désormais, chaque parti ou association devra réserver obligatoirement un quota de 30% aux femmes aux différents scrutins.

Raymond Zéphirin Mboulou avait même promis des sanctions aux formations politiques qui n’appliqueront pas cette disposition.

«Une liste qui n’aura pas réservé un quota de 30% aux femmes sera immédiatement invalidée. Nous serons surtout très regardants aux élections, conformément aux dispositions de la nouvelle loi électorale », avait déclaré le ministre congolais de l’Intérieur, de la décentralisation et du développement local.

Malheureusement, comme on peut le constater, cette loi qui redonne aux femmes congolaises leurs droits et leur juste place et qui reflète les aspirations de l’époque, des congolaises et de la société toute entière, a été violée par plusieurs partis politiques.

Jean-Jacques DOUNDA / Les Echos du Congo-Brazzaville