Anatole Collinet Makosso sort la chicotte et fouette ses ministres

Après avoir constaté que les membres du gouvernement procèdent à des nominations à différents emplois et fonctions civils, en violation des textes en vigueur en République du Congo, le Premier ministre, Chef du gouvernement, Anatole Collinet Makosso a décidé mercredi dernier de stopper ce désordre, un manque de respect primaire, à l'autorité du Premier ministre.

Ce constat établi, relève ou nomination de directeurs généraux par des ministres, au mépris des prescrits du Premier ministre, le fait devient récurent et s'apparente désormais à de l'insubordination. Anatole Collinet Makosso a sorti la chicotte : «Je vous informe que la note circulaire N° 0005/PM-CAB du 11 mai 2017, reste d’actualité. En effet, dans cette circulaire, je rappelais aux membres du gouvernement que les nominations, même à titre provisoire, aux fonctions de Président du conseil d’Administration ou de comité de direction, de directeur général ou de directeur central des administrations et des entreprises et établissements publics, sont de la compétence exclusive du Président de la République, Chef de l’Etat et du Premier ministre, Chef du gouvernement ».

« La nomination des directeurs départementaux est de la compétence exclusive du Premier ministre. En conséquence, je vous enjoins de rapporter toutes les décisions prises en violation des dispositions précitées », a-t-il ajouté dans sa note circulaire adressée aux membres du gouvernement le 30 juin dernier.

Relèves ou nominations aux hautes fonctions par des ministres, la pratique qui n'intègre pas leur domaine de compétences avait été en son temps dénoncée par le Premier ministre Clément Mouamba, qui dans une circulaire avait rappelé à l'ordre et à la discipline tous les membres du gouvernement. Pourtant, on a récidivé.

En janvier 2018, l'acte posé par la ministre Arlette Soudan Nonault de relever l'ancien directeur général du développement durable nommé en son temps par Rosalie Matondo et d'en nommer un autre plus proche d'elle, participe d'une volonté manifeste de s'affranchir de la discipline gouvernementale et partant, de l'autorité du Premier ministre.

Durant tout le circuit administratif de la construction de la relève et de la nomination opérées par Arlette Soudan Nonault, elle savait pertinemment que l'acte qu'elle posait lui était interdit par les dispositions rappelées par le Premier ministre dans sa circulaire du 11 mai 2017.

En décembre 2019, Clément Mouamba avait tapé du poing sur la table. Très remonté suite aux nominations illégales des directeurs centraux à la télé et radio Congo par le ministre de la communication, Thierry Moungalla, le chef du gouvernement avait demandé, pour vice de forme, de les retirer sans délai et de se conformer à la procédure réglementaire en la matière.

Germaine MAPANGA / Les Echos du Congo-Brazzaville