Congo – Crise libyenne : Denis Sassou N’Guesso réunira un sommet fin janvier à Brazzaville

Les regards se tournent désormais vers Brazzaville, après l’échec du sommet de Moscou. Le maréchal Haftar a quitté la Russie sans signer d’accord de cessez-le-feu. Ce camouflet n’est ni plus ni moins qu’un échec de plus, dans cette tentative de résolution de la crise libyenne, en marginalisant l’Afrique.

« La Libye est un pays africain et les victimes du conflit libyen sont essentiellement en Afrique. Dès lors, toute stratégie de règlement de la crise libyenne tendant à marginaliser le continent africain pourrait se révéler complètement contre-productive. » Ainsi s’exprimait le président Denis Sassou N’Guesso lors de vœux du Corps Diplomatique, le 6 janvier dernier à Brazzaville.

Des propos à l’évidence prémonitoires, au regard du retentissant échec de la diplomatie russe qui s’était alliée pour l’occasion à la Turquie. Elle n’a pas réussi à obtenir la signature du maréchal Haftar en vue d’un cessez-le-feu en Libye.

En dépit de 8 heures de négociations à Moscou en présence de Fayez el-Sarraj, le chef du gouvernement libyen basé à Tripoli, les négociations n’ont pas abouti.

Au final, la médiation tentée par la Russie et par la Turquie se solde donc par un échec. Sergueï Lavrov l’a confirmé à demi-mot dans la matinée de mardi. « Pour l’instant, aucun résultat définitif n’a été atteint », a déclaré le chef de la diplomatie russe. Moscou espérait parvenir à un résultat et engranger les dividendes diplomatiques de son implication dans le dossier libyen.

Pour 2020, l’Union africaine s’est assignée entre autres tâches, de « faire taire les armes sur le continent », avec naturellement la crise libyenne comme priorité.

Le 6 janvier, Denis Sassou N’Guesso rappelait qu’en sa qualité de président du Comité de haut niveau de l’Union africaine sur la Libye, il se sentait une fois de plus dans l’impérieuse nécessité de suggérer de nouvelles initiatives, afin que le prochain sommet de l’Union africaine élève la résolution du drame libyen au rang de priorité majeure.

Ainsi, inscrivant son action dans le substrat même de la culture africaine qui veut que les voisins sont les premiers intervenant dans un feu de voisinage, le président congolais a missionné le ministre Jean Claude Gakosso auprès des chefs d’État voisins de la Libye, prélude au sommet de Brazzaville qui s’annonce comme une chance pour la paix.

L’Afrique ne s’oppose pas aux autres initiatives de paix, d’où qu’elles viennent. C’est plutôt la méthode tendant à la marginaliser qui est en soi un problème qui montre à n’en point douter que des intérêts inavoués préfigurent ces initiatives.

Entre-temps, rendez-vous à Brazzaville.

Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville