Congo – Partis politiques : Raymond Zéphirin Mboulou impose l'écrémage, au nom de la loi

Ils étaient une foultitude de partis politiques en exercice au Congo, ils ne seront dorénavant que 49 reconnus. L'information a été donnée par le ministre de l'Intérieur et de la décentralisation, Raymond Zéphirin Mboulou, au cours d’une réunion avec les responsables des formations politiques et ONG de la société civile , le 11 juin à Brazzaville.

L'annonce, jugée très controversée par les partis de l’opposition, s’inscrit dans le cadre de l’application de la loi électorale publiée et promulguée en mai 2017.

Ce texte dispose, entre autres, que tout parti ou association politique ne doit pas être un regroupement des membres d’une même famille. Il doit être une institution territorialement représentée, avec des sièges sociaux implantés dans tous les douze départements du Congo.

La même loi précise, par ailleurs, que si un parti ne remplit pas les critères définis, il disparaîtra simplement de l’échiquier politique congolais.

Fort de cette nouvelle loi, le ministère de l’Intérieur a recensé tous les partis et associations politiques régulièrement enregistrés pour avoir rempli les principaux critères susmentionnés. Raymond Zéphirin Mboulou n’a pas rendu publics les quarante-neuf partis retenus officiellement, se contentant de préciser que les cent cinquante et un partis n’ayant pu remplir les conditions sont appelés à se conformer au plus vite, sous risque de disparaître définitivement.

En dehors de ces partis, le gouvernement a aussi fait un grand ménage au sein des associations politiques. Au total neuf associations sont retenues, sur près de trois cents qui existaient au Congo. Celles-ci devront se conformer si elles veulent exister, a dit le ministre.

L’annonce de cette décision a suscité de vives réactions de la part des responsables des partis de l’opposition présents à cette réunion. On peut citer, entre autres, Christophe Moukouéké, Clément Miérassa, Paul Marie Mpouelé, Elo Dacy ainsi que le représentant du Mouvement pour l'unité, la solidarité et le travail, le parti de Claudine Munari.

La plupart d’entre eux ont évoqué le principe de non-rétroactivité de la loi, étant donné que leurs formations politiques seraient créées avant l’adoption de cette nouvelle loi.

Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville