Congo : Vers un gouvernement d’union nationale pour sortir le pays de la crise financière ?

L’idée trotte dans des esprits et non des moindres. S’il faut nécessairement faire un remaniement ministériel, quel type de gouvernement faut-il former ? C’est ainsi que certains analystes, et non des moindres, dans l’opposition comme au sein de la majorité présidentielle, n’hésitent pas à dire qu’un «gouvernement d’union nationale» ou de réconciliation ne serait pas hasardeux. Ce ne sont pas les arguments qui manquent.

Un gouvernement d’union nationale ou de réconciliation voudrait dire qu’il y a crise. Oui, il y a effectivement crise ! Et ce, depuis la dégringolade aussi brutale des prix du baril de l’or noir et de la crise du Pool en avril 2016.

Quand on considère la situation socio-économique dans laquelle se trouvent la majorité des congolais, on ne peut s’empêcher de dire que les crises s’installent. Sur le plan politique, entre l’opposition et la majorité, il n’y a pas de dialogue.

Chaque jour qui passe creuse davantage le fossé entre eux. Autrement dit, les questions qui les divisent sont nombreuses. Il est évident qu’au sein de l’opposition, la gouvernance du régime est chaotique. Que ce soit sur le plan sécuritaire, économique et surtout social, les congolais se plaignent. En témoignent les multiples grèves et autres manifestations depuis maintenant plus de deux ans.

Ce n’est pas de gaité de cœur que les organisations syndicales organisent ces mouvements d’humeur. Il y a un véritable malaise social. Autrement, les revendications qui ont lieu en ce moment datent de plusieurs années. Si c’est aujourd’hui qu’elles sont sur la table, c’est qu’il y a problème.

Les raisons d’un gouvernement d’ouverture s’inscrivent donc sur les plans politique, sécuritaire, social et international. Elles peuvent aussi venir des négociations avec le FMI dont la pression est très forte depuis que Brazzaville lui a caché une partie de sa dette publique lors de leurs discussions bilatérales en vue de parvenir à un programme d’aide et de réformes.

Face à cette situation de crise, l’idée d’instaurer un gouvernement d’union nationale semble la plus idoine pour la situation actuelle du pays. Ce gouvernement sera appelé à s’atteler à poursuivre la lutte prioritairement contre le premier grand fléau du pays, à savoir la corruption. Il doit aussi désenclaver les régions intérieures, en les sortants de la marginalisation.

Enfin, ce gouvernement doit œuvrer à responsabiliser aussi les jeunes et la diaspora congolaise, afin de les inclure dans le processus d’édification du pays.

Véritablement, il y a des questions sur desquelles les congolais doivent se retrouver. Sans crainte aucune !

Ce serait d’ailleurs une grande ouverture que le président de la République, Denis Sassou Nguesso aurait faite à l’endroit des fils et filles de son pays,  afin que chacun, à quelque niveau qu’il soit, apporte sa pierre à l’édifice pour construire ensemble le pays.

Jack MAÏSSA / Les Echos du Congo Brazzaville