Entre dribbles et tacles, le match ‘‘matambé’’ a commencé dans l’opposition Congolaise. Pascal Tsaty-Mabiala, chef de l’O.p.c (Opposition politique congolaise), premier secrétaire de l’U.pa.d.s (Union panafricaine pour la démocratie sociale), député élu à Loudima (Département de la Bouenza), a dans un point de presse récent à Brazzaville, donné une gifle au président du Parti Social-Démocrate (PSDC/opposition), Clément Miérassa en le traitant de couard et d’opposant des réseaux sociaux.
« Lors d’une conférence de presse tenue récemment, Clément Miérassa s’est permis d’apostropher des partis politiques, notamment le P.r.l et l’Upads, alors que le président du P.s.d.c n’est ni l’unité de mesure, ni le baromètre de la vie politique au Congo, pour distribuer la qualité d’opposant à qui il veut. Ce Monsieur veut se prendre pour Jupiter, alors qu’il est incapable d’affronter le suffrage universel, même au plan national. Malgré tout, il devient le champion qui distribue les bons points entre les vrais et faux opposants, selon un critérium qui lui est propre », a-t-il déclaré.
« Plutôt que de fixer les citoyens sur leur vision politique pour le Congo, certains acteurs politiques dont les partis politiques n’existent d’ailleurs que de nom, passent le plus clair de leur temps à faire des déclarations gratuites, infondées et mensongères, espérant attirer la sympathie des internautes ou des masses populaires, en vue d’un positionnement politique ou d’une visibilité qu’ils peinent toujours à atteindre », a-t-il fait remarquer.
« Incapables de rassembler et de mobiliser sur des bases objectives, les leaders de ces partis politiques virtuels ont un seul projet, à savoir : calomnier l’U.pa.d.s, pour l’exposer à la déchéance populaire. Leurs principales arguties consistent, aujourd’hui, à contester à notre parti son appartenance à l’opposition qu’il incarne effectivement et réellement avec constance, depuis 1997, pendant que certains d’entre eux avaient clairement et librement fait le choix d’intégrer la majorité au pouvoir », a-t-il poursuivi.
À un an de l’élection présidentielle, l’opposition congolaise peine à s’unir pour peser face au chef de l’État sortant. L’hyperactivité de l’actuel Président sur le front de la lutte contre la pauvreté le place également en position de force.
L’idée de candidat unique ne semble pas contenter tous les acteurs politiques de l’opposition. Le chef de file de l’opposition, Pascal Tsaty Mabiala est sceptique à cette idée de candidat unique de l’opposition : « Nous avions eu, en 2016 une opposition qui était aussi unie et aussi forte. Pourtant, nous n’avons pas été capables d’avoir un candidat unique. Alors, par quel miracle, aujourd’hui, nous arriverons à avoir un candidat unique dans les conditions actuelles ? Je ne dis pas que je suis contre, mais je suis un peu sceptique quant à notre capacité à nous mettre d’accord sur une personne, une femme ou un homme », affirme-t-il.
Il y a quelques jours lors d’une conférence de presse, le président du Parti social-démocrate congolais (PSDC), Clément Mierassa, a soulevé un caillou qui est retombé sur le pied de Pascal Tsaty Mabiala. Dans une tirade brutale contre le pouvoir en place qu’il a accusé d’incompétence dans la réponse aux attentes des Congolais, le président du PSDC a aussi frontalement attaqué ceux qu'il a taxé de collaborateurs dont l’UPADS et son leader sans le nommer ; appelant au rassemblement de ce qu’il considère comme ”la vraie opposition”.
« Je réitère mon appel pour le rassemblement de la vraie opposition. Je dis bien la vraie opposition, celle qui ne soutient pas l’action du gouvernement et de ce fait, n’a pas par conséquent de deal avec le pouvoir », déclarait-il en rappelant que l’opposition souffre trop et qu’elle a perdu le crédit et la confiance du peuple, qui pense qu’ils sont opposants le jour et collaborateurs la nuit.
Clément Mierassa faisait ainsi référence aux partis politiques qui se disent de l’opposition et participent au même moment à l’action gouvernementale. Interprétant les textes juridiques sur le Statut des partis politiques de l’opposition, il a affirmé que la loi n’interdit pas aux partis ou groupements de partis politiques de l’opposition de faire partie du gouvernement, mais astreint un opposant d’entré au gouvernement à la solidarité avec celui-ci.
« En clair, un parti politique faisant partie du gouvernement, ne peut être à l’opposition. Les choses sont claires et il s’agit là d’une question de droit. La langue de bois ne peut pas être tolérée », avait-t-il expliqué avant de conclure que le PRL et l’UPADS ne sont pas des partis de l’opposition puisqu’ils ont des ministres dans le gouvernement du PCT.
Germaine MAPANGA / Les Echos du Congo-Brazzaville
Photo : DR