Le ministre d’État, Directeur de Cabinet du Chef de l’État et Président de la Commission Nationale de Démobilisation et Réinsertion des ex-Combattants (CONADER), a présidé, le 19 avril à Brazzaville, la session extraordinaire de ladite structure. À cet effet, un accord tripartite relatif à la mise en œuvre du projet dénommé " Tatoungueno " autrement dit ‘’construisons ensemble’’ a été signé entre le Fonds d’impulsion de garantie et d’accompagnement (Figa), le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) et le Haut-commissariat à réinsertion des ex-combattants.
Consacré à la consolidation des acquis du vivre-ensemble, de la cohésion sociale et de la paix dans le département du Pool ainsi que dans l’ensemble du pays, le projet s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de l’approche intégrée du désarmement, démobilisation et réinsertion des ex-combattants signée en 2017 entre le Pnud et le gouvernement congolais. Il se fixe comme objectif d’accompagner, en ce qui concerne le Pnud, les institutions nationales dans la création des conditions pour une paix durable, à travers le désarmement de 7500 ex-combattants, la démobilisation et la réinsertion de 10 000 ex-combattants et associés, tout en posant les bases pour un essor économique durable dans le département du Pool, et indirectement à toute la population du Pool victime des conflits armés.
La mise en œuvre du projet « Ta toungueno » est une orientation du président de la République donnée au Figa sur la réinsertion des ex-combattants. Elle est assurée par le Pnud, le HCREC et le Figa et vise à favoriser une insertion durable des ex-combattants dans le tissu socio-économique national.
À cette occasion, le ministre d’État, directeur de cabinet du Chef de l’Etat et président de la Conader, Florent Ntsiba, a souligné que la réinsertion des ex-combattants constitue un axe opérationnel stratégique de grande portée au regard de l’importance des ressources financières décaissées à hauteur de trois milliards 800 millions de Fcfa.
De son côté, la représentante résidente du Pnud au Congo, Madame Adama-Dian Barry a souligné que ce programme vise à accompagner les institutions nationales à la création des conditions pour une paix durable, grâce à l’accompagnement au désarmement de ces jeunes.
« Le projet Tatoungueno arrive à point nommé pour accélérer la réinsertion, la réintégration et l’accompagnement des ex-combattants et des riverains. Il a une particularité qui est celle de faire de cette population des entrepreneurs dans le secteur agricole, de créer des richesses et d’améliorer leurs conditions de vie », a souligné la représentante résidente du Pnud.
Elle a exprimé l’engagement de son agence et celui du système des Nations unies ainsi que de l’ensemble des partenaires à soutenir les efforts nationaux de stabilisation de la paix et de développement local de la population du Pool.
« À travers ce partenariat tripartite, le Pnud fournira les services visant à accompagner l’émergence d’entreprises agro-pastorales portées par des ex-combattants et des citoyens des localités bénéficiaires du projet. Spécifiquement, il s’agira de l’accompagnement à la formation et l’encadrement des ex-combattants », a-t-elle poursuivi.
Le Haut-commissaire à la réinsertion des ex-combattants, Euloge Landry Kolelas, a signifié que la mobilisation des fonds demeure une préoccupation majeure pour les autres composantes du Programme démobilisation, désarmement et réinsertion (Pddr) pour le département du Pool, notamment le ramassage des armes résiduelles et la réintégration communautaire à travers le relèvement communautaire.
Cette approche innovante vise à encourager l’entreprise individuelle et l’investissement collectif pour les ex-combattants et leurs communautés respectives, elle constitue, pour le ministre Haut- commissaire à la réinsertion des ex-combattants, Euloge Landry Kolelas, un ouf de soulagement après la paix retrouvée dans le Pool et la réalisation des projets ayant permis le ramassage des armes ainsi que bien d’autres avec l’appui des partenaires techniques et financiers, tant nationaux qu’internationaux.
« Le projet consolidation de la paix et démarrage du DDR dans le Pool a abouti à la mise en place de quinze comités de dialogue et de réconciliation et à la signature du Programme de désarmement, démobilisation et réinsertion pour le département du Pool avec l’appui du Pnud et des autres agences telles que l’Usaid, le Fonds japonais, la Banque mondiale », s’est réjoui Euloge Landry Kolelas.
Le Haut-commissaire à la réinsertion des ex-combattants, Euloge Landry Kolelas, a salué l’engagement du chef de l’État, pour la mise à la disposition du PDDR des fonds nécessaires par le biais du Figa. Il a plaidé pour le lancement effectif de ce projet.
« Le PDDR mérite son lancement effectif tout en poursuivant le plaidoyer au plan national et international sur la mobilisation des fonds nécessaires à sa mise en œuvre réussie », a-t-il déclaré.
Pour Euloge Landry Kolélas, nonobstant la disponibilité des fonds adéquats à la démobilisation et la réinsertion, la mobilisation des fonds demeure une préoccupation majeure pour les autres composantes du PDDR dans le Pool. Il s’agit notamment, a souligné Euloge Landry Kolelas, du ramassage des armes résiduelles, de la réintégration communautaire à travers le relèvement communautaire, de la prise en charge des aspects transversaux, de la gestion des risques.
Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville