La Maison Magenta-Paris – en souvenir des réunions des années 1990 – s’est appropriée cette locution, « l’Ultima Ratio » – le dernier argument – pour apporter une réflexion stratégique tendant, d’une part, à éclairer les acteurs politiques congolais sur un pacte entre toutes les organisations politiques faisant partie de l’Arc Constitutionnel, c'est-à-dire représentées au parlement national ; et, d’ autre part, pour impulser une dynamique de diversité créatrice, une espèce « d’aggiornamento » jusqu’aux prochaines élections présidentielles afin de sortir du flottement, de la stagnation ambiante ou de la léthargie !
« L’Ultima Ratio », c’est cette locution qui consiste en une action devant être mise en œuvre en dernier ressort, lorsque toutes les options ont été épuisées. Partant du constat selon lequel tout a été tenté, sans résultats probants, nous proposons cette formule qui invite à un compromis national sur les Accords internationaux entre le Congo-Brazzaville et le Rwanda, à une démarche structurante établissant une Sécurité sociale universelle au Congo-Brazzaville, à une intégration constitutionnelle de la Diaspora congolaise à la construction nationale et le respect stricto sensu de l’Etat de droit, à une confortation de la place du Congo- Brazzaville dans le Bassin du Congo en qualité d’épicentre de toutes les questions liées à l’environnement et à l’écologie en Afrique, à l’apport d’une dynamique appropriée pour les emplois-jeunes au Congo dès 2025.
Selon Socrate, dans un régime démocratique, il n’y a qu’une règle : « Celui qui paraît sage et bon, exerce l’autorité et le pouvoir ! » Ce précepte est complété par la pensée Platonicienne qui parle de « la politique ‘naturelle’ fondée sur l’ordre social, en particulier la législation qui doit considérer le caractère des citoyens qui forment une communauté ! »
Pourquoi disons-nous cela ?
Premièrement,
Pour le compromis national sur les Accords de coopération internationale entre le Congo-Brazzaville et la République du Rwanda, il s’agit d’établir un consensus national sur la base d’un « Getlman’s Agreement » entre la Majorité Présidentielle et les partis représentés au parlement, en privilégiant le respect des lois et principes fondamentaux de la République contenus dans la Constitution de 2015, du règlement amiable des faits et actes incriminés, de la sauvegarde de l’Unité Nationale et du Vivre-ensemble, de la Consolidation de la Paix Nationale en ces temps troublés au niveau régional, continental et planétaire, de l’érection d’un Accord trans partisan dans un esprit républicain au profit de la Nation, etc.
Deuxièmement,
Concocter une démarche structurante qui permette la construction d’une Architecture spécifique et globale d’une Sécurité sociale universelle au Congo-Brazzaville fondée sur une super structure constituée en combinat d’institutions sociales intégrées. En l’espèce, il s’agit de concevoir l’une des dynamiques sans précédent au Congo tendant à régler l’une des priorités des priorités : la résolution de la problématique de la fracture sociale.
L’adoption d’une loi créant la Sécurité sociale à la hâte en 2023 est insuffisante, il convient donc de mettre en place un acte structurant pour un management global de politique sociale qui prend les objectifs à atteindre, à savoir la création d’infrastructures appropriées, la méthodologie à surseoir, les sources de financement et, surtout, la formation d’agents et cadres de la Sécurité sociale au Congo.
Troisièmement,
L’intégration constitutionnelle de la Diaspora congolaise est plus que jamais opportune ! La République est dans l’obligation de constituer une passerelle entre la Nation et sa Diaspora. Contrairement aux pourfendeurs de la question, la Diaspora est un atout pour le pays et le Gouvernement en place. Elle est une valeur ajoutée.
En matière de stratégie politique, elle est au cœur du baromètre de la démocratie représentative, de l’Etat de droit, de l’indivisibilité de la République et de la Bonne Gouvernance... Fruit d’une transformation sociale et de l’évolution sociopolitique, son organisation permettrait de réduire les espaces laissés aux apprentis sorciers et fossoyeurs de la République ! L’administration déconcentrée de la Diaspora créerait un cadre juridique de représentation des Congolais de l’étranger.
Quatrièmement,
La confortation de la place du Congo-Brazzaville, en ossature incontournable du Bassin du Congo, devrait être une priorité de tous les Gouvernements de la République, l’objectif étant de faire de notre pays l’épicentre de la Transition Ecologique & du Développement Durable en Afrique, afin de préserver son statut de plaque tournante de l’Action Climat au niveau continental !
La diversité créatrice, l’innovation permanente, les débats novateurs associés à la réflexion et l’action peuvent en constituer des suppôts méthodologiques… Moult projets sont à envisager tant sur le plan de la ‘ capacity building ‘ que dans le cadre de la résilience et du ‘ soft power ‘ ! Il convient de prôner la sagesse éthique en diplomatie par l’encouragement du rapprochement entre le Congo-Brazzaville et le Congo-Démocratique. Concocter une stratégie d’Alliance Environnementale entre les deux pays pour arracher l’organisation de la Cop 31 en 2026 auprès des Nations Unies ; initier le concept de l’exception environnementale par la diplomatie de rapprochement à somme positive entre le Congo Démocratique et le Rwanda au profit du Bassin du Congo, voilà des idées novatrices qui nous paraissent salutaires.
Cinquièmement,
La problématique de l’emploi des jeunes proposé par le Président de la République pour l’année 2024 constituait tout aussi un objectif salutaire ! A-t-il été atteint, cet objectif, au moment où 2024 arrive à son terme ?
En politique pour s’avancer, faut-il le rappeler, on doit fixer un cap !!! « Année 2024 au profit de la jeunesse !» Celle-ci suppose un management programmatique par le biais d’une loi d’orientation qui associe tous les secteurs vivifiants de l’Etat. La matière d’œuvre administrative existe déjà, les capitaux sont accessibles, ainsi que les ressources humaines. Il aurait suffi d’une attitude volontariste et d’une dynamique sans faille et une méthodologie éclairée pour que le slogan ne reste pas à l’état de… slogan.
En conclusion,
L’Ultima Ratio est plus que jamais une démarche obligée pour sortir de l’immobilisme rampant, pour prôner un compromis national et salvateur sous la forme d’un « Patriot Act », pour aller vers une nouvelle incarnation gouvernementale, relançant de fait le processus de construction nationale à l’arrêt, pour agir dans l’exemplarité et l’abnégation à l’instar de son Excellence Denis SASSOU NGUESSO, Président de la République, Chef de l’Etat, Infatigable Bâtisseur et pacificateur éclairé du Congo et du continent africain, pour encourager les citoyennes et citoyens de faire don de soi pour le pays, pour lutter et éradiquer les actes antivaleurs posés par les véreux irresponsables au sein de notre Administration, pour s’atteler aux préoccupations de l’emploi des jeunes, pour bâtir une société solidaire fondée sur une rétribution équitable par une structuration d’une Sécurité sociale universelle, pour conforter la place du Congo-Brazzaville dans le Bassin du Congo en contribuant avec parcimonie à la lutte contre le réchauffement climatique et la consolidation de la paix en Afrique Centrale ainsi qu’à travers tout le continent africain, pour associer la Diaspora aux défis actuels de la construction du Congo dans le respect des principes fondamentaux de la Constitution de 2015. La construction d’une Nation est un processus permanent et continu ! À cet effet, nous devons faire la politique en associant le concept à l’affect et au vécu !!!
Ludovic KOKOLO & Gabriel EBENGUE