Congo : Quelle place pour la Diaspora et la jeunesse dans le gouvernement de Mouamba ?

Longtemps marginalisées, la jeunesse congolaise et sa diaspora sont en droit de s’interroger, à l’issue de la présidentielle du 20 mars dernier, sur leur place dans la marche vers le développement prônée par le premier président de la Nouvelle République, Denis Sassou Nguesso qu’elle a soutenu.

Changement de la constitution, élection présidentielle du 20 mars dernier, la jeunesse congolaise a été à l’avant-garde de ces rendez-vous avec l'histoire du Congo. C’est devant cette même jeunesse que le président Sassou Nguesso a annoncé sa candidature à Kintélé à 17 km de Brazzaville.

Le 20 mars dernier, la jeunesse a refusé de choisir l’alternance absolue, au profit de la raison donc de l'expérience dans la gestion des affaires du pays. Un pays  secoué par la crise économique occasionnée par la chute des cours des matières premières, notamment le pétrole.

On sait que la diaspora a toujours été l’épine dorsale du pays à travers les nombreux cadres qu’elle fournit ou encore les nombreux projets qu’elle entreprend. Il s’avère que le cordon ombilical est coupé entre les autorités congolaises et une bonne frange de sa diaspora.

Peu sont les personnalités en charge des questions extérieures (Ministres ou conseillers à la présidence) de passage dans les capitales africaines ou occidentales  qui ont initié des rencontres  avec leurs compatriotes de l’étranger, idem pour les autorités consulaires ou diplomatiques incapables d’organiser la diaspora congolaise.

On prend souvent des cas isolés pour jeter l’anathème sur toute la communauté expatriée en occultant ses apports au pays. Cette vision de stigmatisation est contreproductive à la longue en semant les grains pour décourager les bonnes initiatives. La diaspora si elle est organisée et soutenue peut être source de créativité et de richesses pour le pays beaucoup plus que l’aide internationale dont nous sommes tributaires tout le temps.

Ces dernières années on a constaté une volonté des gouvernements à travers le monde en Afrique notamment de faire des diasporas un vecteur des décisions et d’échange qui peut apporter une contribution significative au développement à tous les stades possibles de par l’expérience et l’expertise acquises à l’étranger.

Puisque rien de concret ne s’est fait en faveur de la diaspora pour l’instant, qu’est-ce que les autorités de la Nouvelle République peuvent faire pour corriger les erreurs du passé et rattraper le retard constaté à ce jour?

Il ne nous appartient pas de dicter au gouvernement ce qu’il doit faire dans l’intérêt de son peuple. Mais à notre avis un gouvernement quel qu’il soit qui n’intègre pas la composante diaspora dans sa politique commet immanquablement une erreur.

Le principe de la création d’un ministère des congolais de l’étranger doit inspirer le premier ministre Clément Mouamba sous l’impulsion du Président de la République de se pencher sur sa faisabilité et son opérationnalité.

Clément Mouamba devait plutôt envoyer des signaux forts à l’endroit de nos compatriotes de l’étranger qui se sentent lésés et abandonnés à eux-mêmes.

Le discours d’investiture du Chef de l’Etat a posé les bases de ses actions futures. La volonté politique étant là, la contribution de tous est de mise pour la réussite du quinquennat.

Nous ne pouvons qu’encourager Denis Sassou Nguesso et son premier ministre Clément Mouamba en cette période difficile de reconstruction de notre pays, à faire un clin d’œil à la jeunesse et la Diaspora congolaise pour une meilleure marche vers le développement et pour aller plus loin ensemble.

Germaine Mapanga