L’armée nigériane capture le chef d'Ansaru, un groupe islamiste proche de Boko Haram

Le groupe islamiste nigérian Ansaru, dissident de Boko Haram et lié à Al-Qaïda au Maghreb islamiste (Aqmi), a subi une lourde perte, avec l'arrestation par l'armée nigériane de son chef, Khalid al-Barnawi, l'un des "terroristes" les plus recherchés par les États-Unis.

La lutte contre le terrorisme international connaît ces derniers temps un regain de réussite. "Les agents de sécurité ont effectué vendredi une avancée dans la lutte contre le terrorisme en arrêtant Khalid al-Barnawi, le chef du groupe terroriste Ansaru à Lokoja", capitale de l'État de Kogi dans la région du centre, a annoncé dimanche le porte-parole de l'armée nigériane Rabe Abubakar.

Al-Barnawi, 47 ans, de son vrai nom Usman Umar Abubakar, "était en haut de la liste des terroristes que nous recherchons", a précisé le porte-parole militaire.

Ansaru est une branche de Boko Haram qui a fait dissidence en 2012, en raison de différends idéologiques et d'une rivalité entre Shekau et al-Barnawi, alors un de ses lieutenants.

Originaire de la ville de Biu dans l'Etat du Borno au nord, al-Barnawi s'est entraîné en Afghanistan et en Algérie. Il a pris la tête d'Ansaru après la mort de son fondateur, Abubakar Adam Kambar, lors d'un raid militaire en mars 2012 sur sa cachette de Kano au nord. A l'époque, en 2012, le Département d'État américain avait inscrit les deux hommes sur sa liste des terroristes internationaux les plus recherchés, aux côtés d'Abubakar Shekau, le chef de Boko Haram.

Depuis 2009, le nord-est du Nigeria est la cible régulière d'attaques meurtrières commises par des combattants islamistes. L'insurrection du principal groupe armé, Boko Haram - qui a prêté allégeance à l'Etat islamique - aurait à elle seule fait déjà plus de 20.000 morts.

L'enlèvement le 19 décembre 2012 de l'ingénieur français Francis Collomb, à Rimi, dans l'Etat de Katsina, frontalier du Niger, avait aussi été revendiqué par ces islamistes. Le Français avait réussi à s'échapper, seul, en novembre 2013.

Arielle KAMBISSY