Dans la nuit du 11 au 12 septembre, le vol présidentiel de Félix Tshisekedi a dû patienter 40 minutes dans les airs en raison d’une coupure électrique à l’aéroport de N’Djili-Kinshasa. Entre panne présumée et soupçons de sabotage, l’enquête est ouverte par les différents services habiletés.
En cette nuit de mercredi à jeudi, une panne électrique d’envergure a paralysé les communications entre la tour de contrôle et les aéronefs approchant de Kinshasa. Parmi eux, le vol présidentiel ramenant le chef de l’État Félix Tshisekedi d’une visite de 48 heures au Kazakhstan.
Pendant quarante longues minutes, l’avion officiel a dû effectuer plusieurs rotations au-dessus de la capitale congolaise, dans l’attente anxieuse d’une reconnexion des systèmes essentiels à son atterrissage.
Selon une source sécuritaire, les autorités soupçonnent un acte de sabotage ayant provoqué l’interruption de l’alimentation électrique de la piste et des services aéroportuaires.
La réaction des autorités a été rapide et sans appel. Dès jeudi soir, le commandant de l’aéroport a été suspendu de ses fonctions « jusqu’à nouvel ordre » pour « désobéissance aux instructions ».
Dans une correspondance officielle, le directeur général de la Régie des Voies Aériennes (RVA), Ngoma Mbaki Léonard, a fustigé la présence d' « un technicien de permanence incompétent » qui n’a pas su appliquer le protocole de secours inversé.
Plusieurs autres personnes ont été interpellées dans le cadre de l’enquête ouverte, dont le Directeur Général de la RVA et des techniciens de l’aéroport, témoignant de la gravité avec laquelle les autorités congolaises considèrent cet incident.
Face à cette situation critique, la gestion de crise avait conduit à la délocalisation de plusieurs aéronefs vers l’aéroport de Brazzaville-Mayaya, de l’autre côté du fleuve Congo.
Si la RVA évoque officiellement une défaillance technique, les sources sécuritaires parlent ouvertement de sabotage. Cette divergence de versions alimente les spéculations sur les véritables causes de cette panne qui a mis en danger le vol présidentiel et perturbé tout le trafic aérien kinsois.
Cet incident intervient à un moment politique sensible, alors que le président Tshisekedi revenait d’une visite au Kazakhstan où il a signé un accord important avec le groupe Eurasian Resources Group, marquant sa détermination à reprendre le contrôle des ressources stratégiques du pays.
L’enquête en cours devra déterminer s’il s’agit d’une simple négligence technique ou d’une manœuvre délibérée visant à compromettre la sécurité du chef de l’État.
Dans tous les cas, cette panne révèle la vulnérabilité des infrastructures critiques congolaises et la nécessité d’une modernisation urgente des systèmes de sécurité aéroportuaires.
Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville