Une cinquantaine de personnes sont mortes après des pluies diluviennes de vendredi à samedi, à Kinshasa. Les pluies ont noyé de nombreuses habitations et causé d'importants dégâts. Dans les quartiers sinistrés la crue demeure et de nombreuses personnes restent perchées sur les toits des maisons où elles ont trouvé refuge. Des maisons dont les murs gorgés d’eau, risquent de s’écrouler à tout instant. Coupé du reste de la ville, l’aéroport international de Ndjili est désormais accessible par canot fluvial.
Une cinquantaine de morts et de nombreux disparus, environs 1000 maisons, échoppes et magasins emportés ou engloutis par les eaux, plusieurs routes et avenues coupées, tel est le triste bilan de la pluie diluvienne qui s’est abattue sur la ville de Kinshasa dans la nuit du vendredi 4 au samedi 5 avril 2025.
Les autorités redoutent que le bilan humain ne soit plus lourd, car de nombreuses maisons d’habitation englouties par les eaux n’ont pas encore été sondées et nul ne sait si leurs occupants en sont sortis ou y ont été surpris par les eaux dans leur sommeil.
En certains endroits, les eaux ont atteint la taille d’homme, en d’autres les eaux ont léché les toitures où se sont refugiés de nombreux sinistrés cernés par les eaux.
La rivière Ndjili qui sépare le district de la Tchangu au centre-ville de Kinshasa est sorti de son lit. Ses eaux se sont répandues sur un rayon de 2 kilomètres, bloquant tous les accès.
Cette situation a pénalisé les voyageurs qui devaient prendre leur avion à l’aéroport international de Ndjili. Certains d’entre eux ont dû débourser jusqu’à 200 dollars, environ 120.000 francs CFA, pour louer des canots fluviaux, atteindre le petit port de Kinkole et rallier l’aéroport international de Ndjili.
De nombreux voyageurs ont déclarés avoir été abandonnés à leur triste sort par les autorités.
Les crues ont paralysé les activités économiques et sociales de la ville de Kinshasa. Située au bord de la rivière Ndjili, l’usine de traitement d’eau de la Régie des eaux a été entièrement engloutie. Conséquence, de nombreux quartiers de la ville de Kinshasa sont privés d’eau et d’électricité. Une situation qui provoque la colère et l’indignation des kinois qui accusent les autorités de la ville de laxisme et d’amateurisme.
L’Agence Nationale de Météorologie et de Télédétection par Satellite (METTELSAT) avait déjà prévenu sur des phénomènes météorologiques intenses qui affecteront la capitale et quelques provinces avec une tendance excédentaire des précipitations au niveau de Kinshasa, le Kongo Central ou l’Équateur.
Pourtant les autorités tant nationales que provinciales, n’ont nullement tenu compte de ces avertissements.
Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville