Congo : Un enfant vole un cabri réservé pour la dot de sa mère

Scène surréaliste à Vouka, dans le département du Niari (sud). Romuald Nzimba, 18 ans, et deux complices ont pénétré, dans la nuit de mercredi dernier, dans la cuisine de sa tante paternelle, pour y voler un cabri réservé exclusivement pour la dot de sa propre mère samedi dernier dans l’après-midi.

Pour éviter de souiller la honte devant ses beaux-parents et autres invités, Appolinaire Nzimba, très fâché contre son fils aîné, a reporté le mariage coutumier, le temps pour lui de trouver l’argent pour acheter un autre cabri exigé par la belle famille.

Le report de l’événement a été validé par la belle famille.

La dot, à entendre ce mot, certains hommes diront que c’est un malheur, d’autres ne se plaindront pas. La dot, pour faire simple, c’est un bien apporté par un tiers homme à ses beaux-parents pour sceller son union avec leur fille. Ce rituel existe depuis très longtemps dans les cultures africaines et cela prouve que l’homme est prêt à conquérir sa future femme. Chaque ethnie, possède sa manière de doter au Congo.

Doter une congolaise, c’est en quelque sorte sceller une certaine alliance entre deux familles différentes, entre un homme et une femme. Avant qu’un homme puisse épouser une fille, il faut qu’il aille doter cette dernière auprès de ses parents afin d’obtenir leurs bénédictions.

Selon les exigences culturelles, il devra présenter à la famille un certain nombre d’articles que ces derniers auront demandé.

De nos jours encore, cela existe et la plupart des gens fuient cette étape du circuit pour le mariage mais finissent toujours par s’y soumettre. Certaines communautés ont gardé leur rite intact que certaines personnes trouvent très rigides, mais d’autres ont « dilué leur vin » afin d’alléger la tâche au futur gendre.

Des préjugés autour de ce rituel, certains trouvent que le caractère traditionnel de la dot est une manière pour les beaux-parents d’escroquer le futur époux, d’autres pensent que les beaux-parents ne veulent pas offrir leurs fille en mariage. Les avis divergent.

Jack MAÏSSA / Les Echos du Congo Brazzaville