Trois présumés trafiquants d’ivoire, Moussa Luc Chardin, Madzou Jean Bernard et Nguembé Moungala Amour, tous de nationalité congolaise, ont été arrêtés samedi dernier, à Sibiti dans le département de la Lékoumou (sud), avec deux pointes d’ivoire.
Cette opération a été réalisée par les services des Eaux-et-Forêts et les agents de la gendarmerie nationale de la capitale départementale de la Lékoumou.
Selon des sources proches de l'affaire, s'exprimant sous anonymat, l'un des présumés trafiquants, âgé de 50 ans, avait été traqué pendant près de six mois pour son implication dans le commerce illégal de l'ivoire.
Les présumés trafiquants sont actuellement derrière les barreaux et devraient répondre des faits de détention, circulation et commercialisation illégales des trophées d'une espèce sauvage protégée, conformément à l’Arrêté n°6075/MDDEFE / CAB du 9 avril 2011 déterminant les espèces animales intégralement et partiellement protégées.
La loi congolaise dispose qu'ils risquent jusqu'à cinq (5) ans d'emprisonnement. L’article 27 de la loi 37/2008, du 28 novembre 2008 sur la faune et les aires protégées stipule que : «l’importation, l’exportation, la détention et le transit sur le territoire national des espèces intégralement protégées, ainsi que de leurs trophées sont strictement interdits, sauf dérogation spéciale de l’administration des Eaux et Forêts pour les besoins de la recherche scientifique ».
Le commerce illégal de l'ivoire est considéré comme le principal facteur de la disparition des éléphants au Congo-Brazzaville et le gouvernement a déployé d'énormes efforts en matière d'application de la loi faunique. Ceci est considéré comme la mesure de conservation la plus urgente pour entraver la libre circulation de l'ivoire sur les marchés illégaux.
En avril 2015, en marge de l'ouverture d'une Conférence internationale sur l'exploitation illégale et le trafic illicite des produits de la faune et de la flore sauvages d'Afrique à Brazzaville, le Congo a montré sa bonne volonté de barrer la route au braconnage et au commerce non réglementé de l'ivoire.
Les autorités avaient incinéré cinq tonnes de défenses. L'action, qui s'est déroulée sur l'esplanade du Palais des congrès de Brazzaville, a été saluée par les environnementalistes.
Germaine Mapanga / Les Echos du Congo Brazzaville