Un drapeau déchiré devant la Mairie est un geste symbolique fort, souvent interprété comme un acte d'outrage aux symboles de la nation ou de l'État. Sur les mâts d’un bâtiment administratif du premier arrondissement de Pointe-Noire, la capitale économique du pays, le drapeau du Congo fait pâle figure. Au gré de l’usure et sous les attaques des rafales de vent, le drapeau s’est manifestement déchiré au point de n’être plus visible qu’en partie devant ce bâtiment officiel.
Pour beaucoup, cette scène pour le moins honteuse, serait à l’image du fonctionnement de la ville océane.
Un drapeau déchiré qui flotte à côté de l’effigie du Président de la République, Denis Sassou-N’Guesso. Non seulement cette véritable guenille ne semble gêner personne mais elle semble trôner en ces lieux depuis fort longtemps si on se réfère à l’état lamentable de ce qui fut un drapeau congolais.
Faut-il aboyer comme un chien devant des caravanes qui passent ? Faudrait-il au contraire se taire et ne rien relever malgré l’énormité rendue banale de la chose ?
On ne sait que faire face à ces drapeaux en lambeaux, chiffonnés par le temps, l’oubli et l’incurie, qui sont une injure permanente à notre citoyenneté.
Et, encore une fois, nous n’avons d’autre ressort que d’alerter l’opinion devant cette débandade.
On rappelle que dans plusieurs villes, villages, établissements scolaires et quartiers du Congo, plusieurs drapeaux sont délabrés et même déformés parce que le jaune devenant une couleur plus proche du blanc par l’usure du temps.
Vivement que ceux qui ont la moindre parcelle d’autorité dans ce domaine agissent pour remplacer les couleurs nationales délabrées qui flottent au-dessus de la Mairie du premier arrondissement de Pointe-Noire.
Germaine MAPANGA / les Echos du Congo Brazzaville