Congo : Trois membres d'une famille ont trouvé la mort suite à la consommation d'une igname à Bouansa

Trois membres d'une famille ont trouvé la mort ce jeudi 19 juin 2025 à Bouansa dans le département de la Bouenza (sud), à plus de 200 km de la capitale Brazzaville, suite à la consommation d'une igname, a-t-on appris de nos sources locales.

Il s'agit du père, de la mère et du benjamin de la famille. Le plus jeune a rendu l'âme à 7h, et la maman quelque temps seulement après. Sur intervention des autorités locales, le père a été évacué à l'hôtel de base de Nkayi, mais est décédé pendant son transfert.

Ressortissants de RDC, les membres de cette famille avaient ramené la veille des plantations une qualité d'igname souvent utilisée à la pêche comme poison.

Trois enfants de cette famille qui ont également consommé la même denrée, sont en observation à l'hôpital de Nkayi. Ils ne sont pas dans un état critique, selon nos sources.

Ce n'est pas la première fois que des décès sont constatés au Congo-Brazzaville après avoir consommé des ignames.

En septembre 2024, sept personnes sont mortes après avoir mangé une igname au village N’Sah, dans le district de Ngo (département des Plateaux). D’autres ont aussi été conduites à l'hôpital de Djambala.

En 2018, deux personnes dont un policier, sont mortes après avoir mangé une igname à Mossendjo dans le département du Niari (sud).

La consommation de l’igname, une spécialité culinaire appréciée, par les Congolais, est un légume exotique qui fournit plusieurs vitamines et minéraux indispensables à la santé de l’organisme. Les antioxydants qu’elle contient procureraient aussi plusieurs bienfaits sur la santé. Bien qu’il soit considéré avant tout comme une source de glucides (sucres), ce légume contient plusieurs vitamines et minéraux importants, de même que des protéines.

Il existe des centaines de variétés d’ignames, mais seulement quelques-unes d’entre elles sont comestibles.

Certaines ignames sont comme les tubercules. Elles contiennent une proportion assez importante de cyanure que l'organisme peut tolérer.

Cependant, quand dans leur croissance, ces ignames sont exposées au soleil, donc pas bien enfouies dans le sol, la proportion en cyanure augmente.

Au village par exemple, il est souvent interdit de consommer des ignames presque à découvert dans le champ, elles sont dangereuses.

D’ailleurs, c’est la raison principale pour laquelle, on roui les tubercules de manioc, en les trempant dans l'eau. Ça sert à ramollir le tubercule, mais aussi à expurger le cyanure qui est un poison. Souvent les bassins de rouissage ne sont pas poissonneux. C'est simplement parce que cet environnement empoisonné n'est pas propice au développement des poissons qui s'en éloignent.

Souvenez-vous de ces gendarmes décédés vers Gamboma, après avoir consommé des tubercules. Il y a la variété jaune qui est comestible crue ou préparée, alors que certaines variétés blanches ne le sont pas.

Peut-être devrait-on l'enseigner dans les cours de SVT au Congo-Brazzaville !

Jean-Jacques Jarele SIKA / Les Echos du Congo-Brazzaville

Photo : DR