Nkayi : Après une déception amoureuse, un quadragénaire se suicide sur une voie ferrée

Il est normal qu’une personne vivant une rupture amoureuse se sente triste ou en colère. Si ses pensées ou ses émotions deviennent trop intenses ou envahissantes ou si elles l’empêchent de fonctionner, elles peuvent être problématiques. C’est le cas de M. Mboko, 42 ans, de nationalité congolaise, qui a mis fin à ses jours en se jetant sur les rails dimanche dernier, a-t-on appris auprès du chef de quartier Aquarium à Soulouka, dans le deuxième arrondissement de la cité sucrière, dans le département de la Bouenza (sud).

Pour le chef de quartier Aquarium, le suicide ne fait aucun doute. Son témoignage atteste que l’homme, après une déception amoureuse, est resté immobile sur la voie ferrée en attendant le choc. La distance de freinage était trop courte pour éviter le drame.

Selon une autre source proche du défunt, la veille, suite à la séparation avec sa compagne, il avait tenté de se suicider par pendaison. Et ce jour-là, ayant constaté l'arrivée d'un train marchandise, il est allé s’asseoir paisiblement sur les rails. Et malgré les klaxons du train, et les cris des riverains du CFCO, M. Mboko n'a pas bougé d'un iota.

Un jeune garçon, très courageux a même voulu le dégager des rails, et a failli être broyé, n'eut été son agilité.

La dépouille qui a été trainée sur quelques mètres s’est retrouvée sur le bas-côté du chemin de fer, méconnaissable mais aussi démembrée. Une jambe a été retrouvée à quelques mètres de la tête décapitée, tous à quelques pas du reste du corps.

Les riverains, agglutinés autour des restes ont pu identifier le défunt.

Les locomotives sont des monstres d'une centaine de tonnes et transportent plusieurs marchandises très lourdes. Une personne malheureusement ne fait pas le poids devant une locomotive ou une rame à pleine vitesse.

Malheureusement, ils sont aux premières loges des "accidents de personnes" : les conducteurs de train CFCO sont des victimes psychologiques collatérales lorsque des individus mettent fin à leurs jours sur des rails.

Une scène à laquelle assiste, impuissant, le conducteur du train. Même s'il aperçoit le suicidaire, il lui est généralement impossible de s'arrêter à temps pour l'éviter.

Des événements qui ne sont pas rares au Congo-Brazzaville, puisque ces cinq dernières années, on constate une hausse du nombre d’accidents sur le chemin de fer.

En 2021, le CFCO a enregistré deux accidents au niveau des passages à niveau.

En 2022, 2023 et 2024, quatre accidents ont été enregistrés, selon le directeur général du CFCO, Ignace Nganga.

Jean-Jacques Jarele SIKA / Les Echos du Congo-Brazzaville

Photo : DR