Un proverbe français veut « qu’à chemin trop battu, il ne pousse jamais d’herbe ». Ce vieil adage n’a pas été bien entendu par les populations de Mabafi, qui ont laissé la nature reprendre de plus en plus ses droits. Les « mauvaises herbes » sont présentes partout et représentent un enjeu esthétique pour ce grand village centre du Niari situé à 134 km de Dolisie (sud), sur le chemin de fer de la Comilog. La chute de Ngoyo, également appelée Mabafi, haute de 90 mètres, se trouve dans les environs.
Mabafi croupit sous les hautes herbes, même dans les quartiers habités.
Les déchets produits par les ménages sont gérés de manière traditionnelle. Les fumiers sauvages sont dissimulés derrière certaines habitations, où poussent des bananiers et autres cultures vivrières locales.
En saison de pluie, il est difficile d’entretenir sa concession, parce que tous les quinze jours, les mauvaises herbes poussent vite. C’est pourquoi, la population fait le nécessaire sur le pourtour des maisons mais néglige les espaces communs.
La grande propreté c’est en saison sèche quand cesse la tombée des pluies.
Pour certains, l’invasion de l’herbe est le signe d’une terre fertile, alors que cette végétation compacte est aussi un refuge où se multiplient les reptiles et autres espèces d’animaux.
Les populations ne sont pas à l’abri des morsures des serpents de jour comme de nuit.
Les élus locaux devraient cependant pousser les populations à se réapproprier la journée citoyenne (1er samedi du mois), pour rendre l’espace habité propre en toutes saisons.
Jean-Jacques Jarele SIKA / Les Echos du Congo-Brazzaville
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