La survie des entreprises françaises au Congo : Macron a parlé avec Sassou N’Guesso au téléphone

Le président français, Emmanuel Macron, soucieux de la survie des entreprises françaises au Congo, a téléphoné récemment à son homologue congolais, Denis Sassou N’Guesso, pour s'entretenir des « tracasseries administratives dont se plaignent les groupes hexagonaux à Brazzaville ».

Depuis que toutes les jarres de l’Etat congolais sont percées, le pays est plongé dans une conjoncture économique et financière sans précédent. Ipso facto, Brazzaville se montre de plus en plus « pointilleuse » avec tous les groupes français qui ont pignon sur rue au Congo, en les obligeant à payer leurs taxes fiscales au Trésor public dont les caisses sont désespérément vides.

Plusieurs Monsieur Afrique se sont ainsi rendus à Brazzaville ces dernières semaines pour plaider leur cause.

Air France par exemple qui peine toujours à remplir ses A330 sur Brazzaville parce que confrontée à une forte concurrence, pourrait revoir son niveau de rotations si aucun geste, là aussi fiscal, n’est fait en sa faveur.

On rappelle que le Congo et la France ont des relations bilatérales denses et diversifiées. Sur le plan économique, le Congo-Brazzaville est le deuxième excédent commercial de la France en Afrique centrale, derrière le Cameroun, et le 11ème client de la France en Afrique sub-saharienne.

A l’échelle de l’Afrique centrale, le Congo était en 2017 le 3ème importateur de produits français (derrière le Cameroun et le Gabon).

En 2016, la France se plaçait au deuxième rang des fournisseurs du Congo, après la Chine. Le stock des investissements directs étrangers (IDE) français au Congo – 4,6 Mds€ fin 2015 contre 2,1Md€ fin 2014 – place la France au premier rang des investisseurs étrangers.

Près de 200 entreprises ayant des intérêts français sont présentes en République du Congo, employant environ 15.000 salariés. Total est le premier opérateur du pays (lancement en mai 2017 de l’exploitation d’un nouveau gisement off-shore – champ de « Moho-Nord » dont la production représente aujourd’hui les deux-tiers du pétrole extrait au Congo).

La France est le premier donateur d’APD bilatérale au Congo. L’AFD intervient dans les domaines des transports, des infrastructures, de la forêt / biodiversité et de l’agriculture. Elle finance de nombreux projets dans le cadre de contrats de désendettement et développement (150 M€ pour le deuxième Contrat de Désendettement et de Développement C2D, couvrant la période 2015-2019).

Germaine MAPANGA / Les Echos du Congo Brazzaville