Congo – Pénurie des produits pétroliers : Le gouvernement n'a pas tenu sa promesse

« Il faut en finir avec le cycle infernal de pénurie », assurait le ministre des Hydrocarbures, Jean Marc Thystère Tchicaya, lors de la traditionnelle cérémonie d’échanges de vœux, en janvier dernier. Autant ses propos résonnent encore dans les oreilles des congolais, autant la situation est restée la même, sinon qu'elle est passée de mal en pis.

« Nous avons la responsabilité de poursuivre le développement du secteur des hydrocarbures, secteur stratégique pour le développement du Congo. Il nous faudra, ensemble, redoubler d’efforts pour relever ces grands défis ».

Ces mots rassurants du ministre des hydrocarbures avaient de quoi conforter les congolais. Une fois de plus, ils n'ont eu droit qu'à des discours sans lendemains prometteurs.

Le Congo fait face à une pénurie récurrente de carburants, alors que tout avait été promis pour améliorer le processus d’approvisionnement et de distribution des produits pétroliers, voire mettre en œuvre des solutions innovantes et ainsi en finir avec ce cycle infernal de pénurie qui figurent parmi les nombreux défis à relever pour le secteur pétrolier et para-pétrolier.

Si à Brazzaville, l'excuse trouvée est l'arrêt du trafic ferroviaire, même à Pointe-Noire où, aux dires des congolais, « on patauge dans du pétrole », la situation est la même. Partout, les files d'attente s'allongent dans les stations-service, paralysant de facto de nombreuses activités du quotidien.

Il est vrai que la consommation nationale en produits pétroliers tirée par la hausse du parc automobile et des activités industrielles est passée de 741.689,105 tonnes en 2014 à 858.734,294 tonnes en 2015 soit une augmentation de 15,70%. Ces chiffres désormais désuets dénotent des besoins pressants en produits pétroliers.

En attendant la construction d’une nouvelle raffinerie d’une capacité de cinq millions de tonnes par an et la construction du pipe-Line des produits pétroliers entre Pointe-Noire, Brazzaville et Ouesso, disait le ministre des Hydrocarbures, Jean Marc Thystère Tchicaya, à plus court terme, les travaux de modernisation devaient être entrepris en vue de porter la capacité de production de la Congolaise de raffinage (Coraf) de 850 mille à 1, 2 million tonnes par an, dès janvier ; d’accroître les rendements en produits blancs de la Raffinerie à plus de 60% ; enfin, de baisser les charges de fonctionnement. Hélas, rien de tout cela n'a connu un début de commencement.

Quant au gaz de cuisine, s'en procurer est devenu un véritable chemin de croix pour les ménagères obligées parfois de blanchir les nuits devant les dépôts pour espérer rapporter à la maison la précieuse bouteille dont les prix ont plus qu'explosé, rareté oblige.

Les anecdotes sont désormais légion pour ces femmes éconduites par leurs époux, au prétexte d'avoir « découché » autrement dit, trompé leurs époux, alors qu'elles avaient simplement passé la nuit à veiller pour le gaz. Sans doute certaines d'entre elles citeront le ministre des hydrocarbures comme temoin le jour de leur procès de divorce.

Bertrand BOUKAKA